En Juin de l'an 221, Min-Ho a vu le jour dans l'un des trois Royaumes de Corée : Goguryeo. Son père en était le Roi et sa mère était déjà sa seconde épouse. La première se trouvait très malade dans un bâtiment secondaire du palais. Le garçon était le second à naître d'une union de son père, pourtant il fut élevé à l'égal de son frère. Apprenant en grandissant qu'il n'avait que très peu de chances de devenir le Prince Héritier, ce qui l'arrangeait bien dans le fond, car cela lui permettrait de vivre un peu comme il l'entendait. Enfin, avec les barrière que lui mettrait son père bien entendu..

Vivre une enfance avec les guerres et batailles omniprésentes autour d'eux n'était pas une mince affaire, mais sa mère essayait de faire en sorte qu'il n'en apprenne pas trop étant encore bien trop jeune. Sa douceur, sa protection, son amour, tout cela resterait graver sans son cœur et dans sa mémoire. L'amour qu'il portait à celle qui l'avait enfanté dépassait sans doute l'entendement, car il ne pouvait jurer que par sa mère et dès qu'il avait besoin de quelque chose ou qu'il voulait un avis, c'est à elle qu'il demandait. Heureusement qu'elle se trouvait assez disponible puisque son époux, le roi, était bien occupé ailleurs. Pourtant, ces moments de bonheurs prirent fin l'année de ses dix ans..


Je me souviens encore de ce jour malgré le temps passé. Le repas semblait tout à fait normal et nous mangions ensemble, les demoiselles de ma mère sur le côté pour être là au besoin. Le sourire de celle qui m'élevait avec tout son amour, son rire doux alors que je lui racontais mes aventures dans l'immense jardin. Et soudain, les baguettes en argent qui échappent à ses doigts, son sourire qui se fane, ses doigts qui se portent à ses lèvres.. Les dames qui se précipitent vers elle, son corps qui s'écrase sur les coussins à ses côtés. Son corps qui se crispent, qui se tend, qui convulse, un peu comme s'il ne savait que faire à cet instant. Et moi ? Je ne parviens pas à quitter la femme qui m'a donné naissance des yeux. Ma mère se meurt sous mon regard d'enfant trop jeune pour assister à ce genre de spectacle. Une des demoiselle s'approche pour me faire relever et m'éloigner. Il faut croire que cela me réveille, parce qu'alors j'appelle ma mère. Je crie son nom avec douleur. Avant que les portes ne se ferme devant moi, je peux apercevoir que son regard tourné vers moi vient de s'éteindre. Je frappe les portes, je hurle, je rameute tout les sujets présents dans les environs. Les larmes coulent sur mes joues et troublent ma vision. Ce qui transperce mon cœur est si douloureux, une perte que je n'aurais pas du mériter..


Plus tard dans l'année, le roi se remaria, bien qu'il ait porté le deuil de sa seconde épouse durant plusieurs mois tout de même. Min-Ho a bien du mal à accepter cette femme et il s'en tient à l'écart. Passant alors plus de temps avec son frère, qui lui apprend de nouvelles choses pour lui changer les idées. Sa passion des jolies choses lui vient à cette époque. Adorant observer les animaux, les fleurs et les personnes. Certaines demoiselles de la cours semblaient plus que gênée de se faire ainsi scruter parfois, mais il ne voyait pas le mal à ce moment là. Et chaque soirs, il s'endormait en serrant le binyeo de mariage de sa mère, qu'il avait réussi à récupérer grâce à une de ses dames de chambre. Fait d'argent, une petite couronne de fleurs retenant un grenat bien rouge et une petite rose sculptée sur le côté. C'était sobre, mais cela correspondait bien à la défunte reine. Au matin, il cachait ce bijou de cheveux dans une petite boite qu'il s'empressait d'elle même cacher dans le fond d'un meuble derrière ses livres.

Continuant de grandir au palais, Min-Ho se plaisait à dessiner tout les jolies choses qu'il aimait tant. Se cachant de son père qui n'était pas très axé sur les arts, mais plutôt sur la guerre. La nouvelle reine donna naissance à une petite fille, à sa plus grande déception et elle délaissa donc la petite qui n'y était pour rien. Laissant ses oreilles trainer un peu partout en parfait curieux, le jeune homme apprit le pourquoi de sa déception.. Elle avait fait empoisonner l'ancienne reine pour pouvoir prendre sa place alors qu'elle restait depuis trop de temps une simple courtisane et aurait voulu un fils pour le placer sur le trône. Ne comprenant pas toutes les ficelles, il comprit cependant qu'elle avait agit avec son père qui était un fonctionnaire de son père. Bien sur, n'ayant aucunes preuves, Min-Ho ne pouvait pas faire grand chose.. Mais, il gardait bien ces informations en mémoire.

L'année 242, son père fit attaquer une forteresse chinoise. Et s'il n'arrêtait pas de dire que tout irait bien, ce fut l'inverse. En 243, il nomme son fils aîné Prince Héritier, certainement une peur cacher de ne pas survivre à cette bataille. Et l'année d'après, ils durent tous fuir la capitale et donc le palais pour se réfugier plus loin. C'était la chance de Min-Ho ou jamais ! Il se débrouilla avec quelques personnes de confiance, qui avaient aimé l'ancienne reine presque autant que lui pour que l'actuelle reste enfermée dans ses quartiers. Quand à savoir ce qu'elle était devenue après le passage des envahisseurs.. Seul Dieu le sait et ceux qui l'auront touché ou tué. Le jeune prince n'était certes pas fier de ce genre d'acte, mais de son point de vue, elle l'avait amplement mérité.  

La famille royal et les personnes logeant ou travaillant à la cour purent revoir le palais après que les armées furent repoussées. Tout était à remettre en état et cela prit un peu de temps, bien que cela fut fait tout de même. Min-Ho voulait lui aussi participer à la protection du palais et de sa famille ou du moins ce qu'il en restait. Son père accepta donc sa demande de faire partie de la garde royale afin qu'il apprenne à se battre et à protéger. Le Roi ne semblait pas encore satisfait du royaume qu'il avait puisqu'il envoya une nouvelle attaque sur un autre royaume en 245 peu après la fin de la restauration du palais. La guerre dura trois ans et c'était une horreur pour le peuple qui se trouvait au milieu. Cela dura 3 longues années, avant que le roi n'y mette fin en signant un traité de paix sans donner de raisons au départ. Ce n'est qu'à l'automne de la même année que tous comprirent pourquoi : le roi était mourant. Il ne tarda pas à s'éteindre d'ailleurs et ce fut donc l’aîné qui prit sa place.

Le nouveau roi se maria avec une des demoiselles de la cour, fille d'un noble fonctionnaire auquel toute confiance pouvait être accordée. Et il proposa à son frère de fêter également un mariage, lui proposant même une autre demoiselle de très bonne famille. Mais si Min-Ho eut quelques entrevues avec elle pour faire plaisir au roi, il n'en vint pourtant pas à vouloir l'épouser. Celle ci vécut dans l'espoir au palais, bien que le jeune homme lui ait dit ne pas vouloir la marier. Elle lui répondit être prête à l'attendre autant de temps qu'il faudrait. Cela toucha le prince et il continua de la visiter de temps en temps, mais sans arrière pensées qui pourraient lui donner de l'espoir.

Devenu chef de la garde avec le temps, menant ses hommes avec assurance tout en continuant ses activités bien plus douce lorsqu'il n'était pas en service, il se plaisait assez dans cette vie. Mais, quelques révoltes éclataient de temps à autre dans la ville et il se devait donc de détacher un petit groupe avec lui afin d'aller calmer ces gens en colère. C'est ainsi qu'en 250, alors qu'il était mêlé à la foule, deux de ses hommes disparurent sous ses yeux avant de lui même se faire entraîner plus loin.


Je me souviens d'une main glacée sur mes yeux pour cacher la vue de la foule dans la grande allée principale. Personne ne devait faire attention à moi et j'espérais que mes hommes s'en sortent. Abaissant donc mes paupières puisque je ne voyais rien, je me mis à parler à cette inconnue, persuadé que c'était une femme. La finesse de ses doigts semblaient me le dire et soudainement, je sus que j'avais raison en sentant son corps se presser contre mon dos, ses formes s'écrasant contre mon uniforme.

Un hoquet de surprise m'échappe alors que je sens soudainement quelque chose transpercer ma gorge.. Des canines ? Sa main quitte mes yeux pour se plaquer contre mes lèvres et ainsi m'empêcher de crier. Son autre bras me maintient un instant, avant que je ne ressente soudainement un délicieux plaisir m'envahir et une douce fatigue se joindre à elle. Mon esprit s'embrume et je ne réalise plus totalement que l'on est en train de boire mon sang. Il me semble que cela s'arrête à un moment et que la jeune femme me faire boire quelque chose à mon tour. Le goût semble un peu ferreux, mais je n'y prête plus vraiment attention. Mon corps se fait lourd et je finis par ne plus rien voir, ne plus rien sentir, ne plus rien entendre. C'est le noir complet, comme si j'étais soudainement mort, mais qu'il n'y avait rien après.

Lorsque je me réveille, je suis allongé sur un lit dans une maison à l'air un peu pittoresque et une jeune femme est en train de broder tranquillement sur un coussin à quelques mètres de moi. Mes doigts glissent sur ma gorge, qui semble asséchée. J'ai soif. Terriblement soif. Elle me regarde finalement et va chercher une cruche dans une autre pièce avant de revenir près de moi et de me tendre un verre qu'elle remplit d'un liquide rubis assez épais.

''Bois.''

Sa voix est douce, mais elle me donne tout de même cet ordre avec insistance. Me fixant jusqu'à ce que je porte le verre à mes lèvres. Me rendant compte que c'est du sang, je le rejette et essuie mes lèvres avec un air effaré. Pourtant, si je pouvais me voir dans un miroir, je suis sur que mes pupilles doivent être comme cette pierre au sommet du bijou de ma mère. Elle se présente avec douceur, écarte mes cheveux de mon visage et me sourit avec toute la tendresse possible. Ramassant le verre sur le lit et le remplissant à nouveau. Toujours avec cette même douceur, elle m'explique qui elle est et ce que je suis maintenant. Me donnant son prénom : Ashian. Et appuyant sur le fait que maintenant, j'étais un peu comme son enfant puisqu'elle avait partagé son propre sang avec moi. Pour survivre, je devais me nourrir de ce liquide vital qu'elle tenait entre ses mains. Non. Non !

Je me suis précipité vers la porte en repoussant la couverture du lit et elle me crie de ne pas sortir avec un ton apeuré. Ca me fait m'arrêter net, cette voix me rappelle ma véritable mère lorsque je courrais sur les pierres de l'étang. Un souffle quitte mes lèvres et je me retourne doucement vers elle. Le verre et la cruche sont posés et elle tend les mains vers moi en me fixant. Son visage a les traits fins, délicats, comme si elle n'était pas qu'une simple fille de la ville. Cela m'intrigue alors je lui pose des questions, mais plus elle s'approche et plus je recule. Toujours rester méfiant. Alors elle parle de l'autre bout de la pièce. Déposant le verre au plus loin sur la table si jamais je changeais d'avis. Tout en l'écoutant, je finis d'ailleurs par m'en approcher. Il fallait dire que l'odeur semblait attiser un peu plus cette soif dans ma gorge. C'était un peu à contre cœur, mais je bus le contenu qu'elle m'avait versé.

Les jours suivants, je ne quittais pas cette maison et c'était elle qui me nourrissait en ramenant du sang chaque nuit. Ne cherchant pas à savoir où elle le récupérait. Pourtant, après une longue semaine, elle m'expliqua qu'ils devaient partir, la garde royal me cherchait et si je sortais en plein jour... La tristesse se lisait dans son regard à la pensée de perdre un autre enfant. J'acceptais donc de la suivre, me faisant passer pour mort.


Min-Ho et Ashian quittèrent la Corée pour la Chine. Quelques décennies passèrent et ils voyagèrent un peu dans d'autres pays, restant aussi discret que possible. Laissant le temps passer doucement. Visitant le monde et apprenant de celui ci. Vivant l'un pour l'autre, mais aussi l'un avec l'autre. Jusqu'au jour où le Prince, qui n'en était plus vraiment un maintenant, voulu retourner en Corée. Sa mère accepta avec plaisir. Tout deux c'était beaucoup rapproché et maintenant, il l'aimait avec la même sincérité qu'il avait pu aimé sa défunte mère.

En 502, les guerres de territoires semblaient encore bien présente, comme si la Corée était constamment emplit d'envahisseurs voulant asseoir leur pouvoir sur cette terre. Ils se firent donc discret et profitait un peu des blessés pour les aider à finir leur vie. Bien qu'ils se nourrissent d'humains, ils avaient un profond respect pour la vie et faisaient toujours une prière pour ces personnes offrant leur vie afin qu'ils puissent continuer la leur. Bien entendu, s'ils choisissaient des personnes en parfaite santé, ils faisaient attention à ne pas les tuer. Cela avait été bien difficile d'ailleurs pour Min-Ho au début, mais il y était parvenu après de l’entraînement et quelques incidents incontrôlés.

Ils voyaient le monde changer et les gens le construire autour d'eux. Ils observaient les guerres se succéder, les gens mourir et d'autres s'élever. Tout deux, ils regardaient la Corée devenir un pays unifié, puis divisé. Sous le voile de la nuit, des chasseurs apparaissaient pour décimer les vampires dont ils connaissaient l'existence contrairement à la population lambda. Traquant ce qu'ils trouvaient être une ignoble erreur de la nature. Le jeune homme proposa à sa mère de fuir, partir loin de la Corée, au moins le temps que cela se calme. Mais, elle refusa avec pour bonne raison qu'ils avaient maintenant leur propre maison et qu'elle voulait vivre avec lui dans leur pays natal.

Le vampire s'en souviendrait toujours de ce doux visage souriant alors qu'elle lui disait qu'elle était un peu fatiguée de devoir fuir à travers le monde, de devoir se cacher aussi. Caressant les cheveux coupés un peu plus court de celui qu'elle considérait comme son fils, lui soufflant qu'elle était fière de lui et qu'elle voulait qu'il ait une belle vie ici même. Alors, ils se firent encore plus discret. Bien que Ashian aurait préféré dire ce qu'elle était. Parfois, Min-Ho se demandait depuis combien de siècles elle vivait, mais jamais elle ne répondait à cette question lorsqu'il la lui posait. Soufflant juste qu'elle avait vu le monde grandir et se battre, qu'elle avait été témoin de trop de choses dans un temps maintenant dépassé.

Une erreur, une simple petite erreur et ce fut la fin. Un détail remarqué par hasard, une supposition qui enfla doucement et ce fut terminé.


Je me suis demandé ce qu'il se passait alors que j'entendais des voix dans la cuisine, me trouvant dans ma chambre. Des mots violents, des insultes envers mes congénères. Je compris alors que ma mère était en danger et j'attrapais l'épée que j'avais obtenu en faisant partie de la garde royale, il y a bien longtemps. Arrivant en trombe dans la cuisine, je la vois, à genoux et entouré de quatre hommes. Un sourire étire ses lèvres lorsque je croise son regard, un moment de silence, un doute dans les yeux des chasseurs. Et soudaine, elle hurle :

''Cours !''

Nous le savions tout les deux, qu'elle était perdue. Et dans un dernier espoir, elle voulait me sauver, alors elle se jeta sur l'un des hommes afin de me laisser un peu de temps. Ils durent se mettre à trois sur elle afin de l'arrêter. Et la dernière image que j'eus fut une femme complètement décoiffée, du sang sur les lèvres et les habits, qui me criait qu'elle m'aimait. Son dernier cri étouffé passa par la porte que je venais de fermer et j'imaginais assez bien qu'elle dut se faire transpercer par la lame de l'un d'eux. D'ailleurs j'entendais déjà des pas à ma poursuite. Arrivé dans ma chambre, j'attrapais un sac dans l'armoire et une boite au dessus de celle ci. Dans le premier, tout le premier nécessaire au cas où nous nous ferions attaquer, ma mère ayant le même dans sa propre armoire. Et la seconde contenant le binyeo de ma mère biologique.

Je saute par la fenêtre et je cours parmi les ombres, finissant par me fondre en elles. Heureusement pour moi, ils ne parviennent pas à m'attraper ce soir là. Malheureusement pour eux, j'avais parfaitement imprimé leurs visages et je comptais bien venger cette femme que j'avais aimé comme une mère. Bien entendu, je quittais la ville le soir même pour ne pas prendre de risques inutiles..


Min-Ho laissa un peu de temps passer, laissant sa rancune grandir, mûrir. Il savait aussi que ce qu'il allait faire n'était ni un exemple ni une bonne chose, qu'il soit humain ou vampire. Une chose était sur, il ne s'abaisserait pas à boire le sang de ces maudits chasseurs dont il voulait simplement la mort. Ce n'est que trois ans plus tard, en 508, qu'il retrouva l'un des quatre chasseurs. Le suivant quelques nuits sans se faire repérer, jusqu'à voir finalement où il vivait. Surveillant ensuite la maison une semaine durant afin de bien connaître les habitudes des personnes à l'intérieur. Il y avait l'homme, sa femme et une demoiselle, leur fille, qui devait avoir à peine la vingtaine. C'était dommage pour cette dernière, mais elle serait un dommage collatéral.

A la fin de la seconde semaine, Min-Ho mit le plan qu'il avait monté en place. Entrer dans la maison alors que le chasseur était partit, s'infiltrer dans la chambre de sa fille pendant qu'elle dormait et la mordre. Sa mère lui avait expliqué, mais c'était la première fois qu'il tenterait l'expérience de transformer quelqu'un. Attendre ce point presque de non retour, celui qui met dans un état brumeux l'humain, comme il l'avait été. Puis, lui partager une bonne dose de son propre sang. Ne lui restait plus qu'à attendre qu'elle meurt, puis se réveille. Le temps que le processus se fasse, il entra dans la chambre de la mère, sortant un poignard et la réveillant d'une main sur la bouche, la lame contre sa gorge.

Doucement, il la fit se lever et sortir. C'est à ce moment que le mari rentra et il vit alors le vampire dans le couloir avec sa femme. Dégainant aussitôt, Min-Ho esquissa un sourire amusé et recula pas à pas vers la chambre de la demoiselle. Un bruit de chute révéla qu'elle venait de se réveiller et elle devait être assoiffée. Entrant donc et laissant la porte ouverte pour qu'il puisse voir sa fille sur le sol en train de se tenir la gorge.

''Papa.. J'ai mal.. Non, j'ai soif..''

Incertaine elle même, ne comprenant pas ce qui lui arrivait et regardant ses parents avec détresse, mais aussi avec cette lueur d'envie dans le fond de ses prunelles rubis.

- Est ce que tu saurais tuer ta fille comme tu as tué ma mère ?

Le chasseur pesta contre tout les vampires et contre celui qui lui faisait subir tout cela. S'approchant à pas prudent, il lui avoua ne pas être celui qui avait transpercé sa mère et qu'il était même celui qui lui avait couru après. Donc, il ne restait que les trois autres. Tant pis, il serait le premier tout de même. L'homme le supplia de relâcher sa femme et qu'il le laisserait partir sans parler de ce qu'il avait fait à sa fille. Mais, Min-Ho ne l'entendait pas ainsi et avec une certaine dextérité, il trancha la gorge de la femme qu'il tenait toujours. La repoussant vers le milieu de la pièce. A l'odeur et la vue du sang, la jeune fille se jeta sur le corps en train de se vider et de mourir. Les yeux du chasseur se baignèrent de larmes et il n'eut d'autre choix dans son esprit que de mettre fin aux jours de sa fille. Elle se débattit férocement, le mordant à plusieurs reprises, avant que l'épée ne vienne transpercer son cœur. L'homme se laissa alors tomber sur le sol, perdant bien trop de sang. Assurément, il ne survivrait pas s'il n'était pas aidé et le vampire ne fit rien pour lui. Se promenant dans la maison en attendant qu'il émette son dernier souffle. Ce devait être un battant ou alors il aimait trop la vie, parce qu'il mit du temps avant de mourir enfin. Une fois sa tâcher terminée, il mit le feu à la maison et s'enfuit loin du lieu. La fumée alerta les voisins, mais les corps seraient certainement carbonisés avant même qu'ils ne puissent éteindre l'incendie.

Trois ans plus tard, ce fut au tour du second chasseur. Celui ci étant seul et sans abris, ce ne fut pas compliqué de le faire disparaître sans laisser de traces. Puis, encore trois ans après, le troisième. Il mourut d'un accident de chasse, une balle perdue est si vite arrivée. Et enfin, le dernier, trois ans plus tard. Celui qui avait transpercé sa mère sans aucuns remords.

Min-Ho commença par lui enlever ses enfants, deux beaux gamins d'une dizaine d'années, les gardant à l'abris de toutes recherches. Le laissant se perdre dans le désespoir qu'ils soient morts quelque part. Deux semaines plus tard, c'est sa femme qu'il emmena, mais pour la pendre à un arbre de son propre jardin. Ce qui sembla l'effondrer et qui ravit le vampire. La rancune était si forte, qu'il voulait le faire souffrir. Il voulait voir la douleur sur son visage. L'homme devenu veuf se perdit plus profondément dans le domaine où il semblait exceller : la chasse aux vampires. Parfait, c'était une occasion idéale !

Il le suivit jusqu'à la lisière d'un bois et se montra alors à l'homme. Appuyé contre l'arbre, sourire moqueur aux lèvres et lui annonçant avec calme que c'était lui qui avait ses enfants. Cela lui fit perdre le contrôle et il voulut se jeter sur le vampire, mais il esquiva. Jouant un moment avec lui ainsi, Min-Ho dut en terminer rapidement pour ne pas risquer de voir le soleil se lever. Il profita d'un moment d'inattention pendant lequel le chasseur reprenait son souffle pour lui voler son épée et dans un geste sur, il la planta dans le dos de cet ennemi. Appuyant un peu plus et encore, jusqu'à ce qu'elle traverse sa colonne, sa chair, ses muscles. Venant passer de part en part comme elle avait empalé sa mère quelques années plus tôt.

Sa vengeance terminé, laissant le corps où il était, le vampire ramena les enfants au pied d'un orphelinat avant de disparaître pour encore quelques décennies. Vivant dans une toute autre partie de la Corée, se fondant dans les ombres entre deux batailles encore d'actualité.


Le premier amour est celui qui marque sans doute le plus, celui que l'on retient jusqu'à la fin de sa vie. Et ce n'est pas parce que la mienne est encore longue que je dois l'oublier. Cette chevelure comme un champ de blé et ses yeux comme deux amandes avec des paillettes couleur acier pour le rendre plus brillant. Elle était magnifique et surtout, elle était métissé. Pas tout à fait Coréenne, mais pas tout à fait autre chose non plus. Née sur place, puisque sa mère était d'ici. Elle se nommait Teissa, un nom qui donnait l'impression de voyager autant que lorsqu'on la regardait.

Chaque nuit, je déposais une fleur sur le bord de sa fenêtre afin qu'elle la trouve au matin et je m'imaginais la réaction qu'elle pourrait avoir. Ce petit manège durant trois semaines avant que, piquer par la curiosité, elle ne veille pour me voir arriver à l'extérieur de sa maison. Vivant seule, elle n'avait pas de crainte de réveiller d'autres dormeurs et elle ouvrit la fenêtre afin de tendre la main vers la fleur.

''Elle est bien pour moi ?''

Son sourire était à tomber et je n'arrivais plus à articuler le moindre mots, lui tendant simplement la fleur. Cela l'amusa et elle s'installa plus confortablement, commençant à me question. Mon nom, ce que je faisais ici, pourquoi je lui déposais des fleurs. Je savais très bien qu'elle avait compris pourquoi je ne venais que de nuit et que je repartais avant l'aube. Elle savait et gardait le secret. Petit à petit, elle est tombée sous mon charme. Comment je le savais ? A son regard. Ses yeux se faisant si tendre et plein de douceur lorsque j'étais là et se faisant si mélancolique lorsque je devais partir.

Notre manège dura des mois, avant qu'elle ne finisse par sortir et que je pus enfin la toucher. Sa joue, ses cheveux, ses mains. J'osais même déposer un baiser sur ses lèvres rosées parfois. La gêne restait toujours un peu présente, parce que nous n'étions pas habitué et parce que ce n'était pas vraiment convenable. Elle voulait se marier et fonder une famille, je ne pouvais lui offrir que la première chose.. Teissa m'aimait sincèrement et restait avec moi chaque nuit, s'endormant parfois contre moi. Puis, au matin, elle était seule pour la journée.

Après cinq belles années à nous aimer, nous voulions nous prouver ce sentiment. Un échange d'alliance n'était pas possible, car nous ne pourrions nous marier véritablement. Alors, nous avons opté pour un autre bijou. C'est elle qui partit les chercher en journée et le soir venu, elle me tendit une boite, la sienne. L'ouvrant, je fus ravit de voir ce médaillon en or où était gravé quelques mots : Éternellement à toi. Sortant donc le bijou de son écrin, je m'approche d'elle et mon aimée relève ses cheveux afin que je vienne lui attacher au cou. Ce fut ensuite à son tour d'attacher le mien autour de mon propre cou, le même médaillon avec les même mots. Un baiser pour sceller ce moment doux et plein d'amour.

Notre vie se passait bien, même si je la voyais parfois regarder des enfants qui rentraient un peu tard chez eux, à la tombée de la nuit. Je savais qu'elle en voulait, mais son cœur balançait entre une famille et nous deux. Bien entendu, je lui avais déjà proposé de la transformer, mais elle avait toujours refusé. Cela faisait dix ans que nous étions ensemble, neuf que nous partagions la même maison et le même lit. Pourtant, je savais bien que je devrais la libérer.. Enfin, Teissa n'attendit pas que je fasse un pas dans cette direction, touchant prochainement ses trente deux ans, celle que j'aimais avait rencontré un homme qui lui faisait du charme.

Des excuses, des mots d'amours, des baisers d'adieux. C'était douloureux, mais je la comprenais. Elle voulait une famille et était prête à sacrifier son amour, mais tout bas, elle me demanda de veiller sur ses futurs enfants. Et d'imaginer qu'ils auraient pu être les nôtres. Cela me fit tristement sourire et je restais donc le restant de sa vie dans l'ombre à veiller sur eux. Sur ma Teissa et sur ses deux magnifique enfants. Un garçon aussi blond qu'elle et une fille aux cheveux couleur chocolat. Mon cœur sembla s'éteindre une nouvelle fois lorsqu'elle finit par s'en aller définitivement. Ce qui fut le plus douloureux, fut sans doute le fait que je ne puisse même pas aller déposer de fleur sur sa tombe.. Cet endroit consacré était dangereux pour moi et je ne pouvais que venir à l'entrée et observer les tombes sans savoir laquelle était la sienne. Alors, comme pour honorer sa mémoire, je retournais à son ancienne maison pour déposer une fleur chaque année au bord de sa fenêtre. Bien entendu, elle ne resta pas toujours vide et les personnes à l'intérieur devaient se demander pourquoi une fleur apparaissait, mais cela m'étais bien égal. Le seul réconfort que j'avais, c'était qu'elle avait été enterrée avec son médaillon. Ayant pu la voir une fois dans le cercueil, alors qu'elle attendait le levé du jour pour être enfermée.


Le temps continua de défiler, voyant le monde continuer de changer. Et changeant lui même. Apprenant à utiliser les nouveautés que les humains inventaient. Celle qu'il préféra fut sans doute l'horloge, bien qu'assez peu précise encore, elle était bien utile pour savoir si le jour se lèverait bientôt ou s'il avait encore du temps devant lui. Les villes aussi changeaient et les constructions également. Il dut se trouver un véritable travail pour continuer de vivre, ne restant pas sur les économies de sa mère. Dessinateur de rue pour commencer, traînant surtout la nuit ou dans les lieux bien fermés où la lumière ne pouvait passer. Ca l'amusait et il pouvait parfois voir de très belles personnes, aimant toujours autant les jolies choses.

Lors de l'invention des lunettes, un peu primitives, il se laisse tenter à essayer. Simplement pour l'effet puisqu'il n'a pas besoin de correction. Ca l'amuse et il en porte donc de temps en temps, simplement pour le style. D'ailleurs, de temps à autre, il s'amuse à dessiner des vêtements, des tenues complètes même parfois. Ceux qu'il a déjà vu ou des idées qui lui viennent en mélangeant un peu de toute son inspiration. Mais, il les garde dans un carnet de croquis qu'il ne montre à personne. Min-Ho se dirigea ensuite vers la peinture, n'hésitant pas à peindre de superbe tableaux de paysage, bien qu'il ne puisse qu'imaginer l'endroit baigner de soleil. Mais, il faisait aussi de beaux portraits. Devenant meilleurs au fil du temps, il put en vendre certains à bon prix, laissant l'argent reposer pour amasser petit à petit une petite fortune, n'utilisant que le nécessaire.

Bien sur, il avait connaissance du conseil en Corée, mais aussi de l'Ordre. Ayant apprit que très tard, que les quatre chasseurs qu'il avait tué en faisait partie. Heureusement, personne n'avait pu remonter jusqu'à lui et il s'était tenu très calme jusqu'à maintenant. Parfois, il lui arrivait de voir un humain mourir alors qu'il s'était un peu trop abreuvé, mais cela restait très rare tout de même. Et puis, il devait bien se nourrir pour survivre. C'est à cette époque, dans l'année 1362, qu'il entra au conseil. Voulant faire la paix avec son passé et aider les siens à une paix toute relative. Bon, il n'était pas un pur pacifiste tout de même et il défendrait les siens dans le sang, s'il y était contraint. Pourtant, ce n'était pas son but non plus et ce serait mieux pour le monde qu'ils puissent tous coexister. N'est ce pas ?

Min-Ho continuait de vivre, s'étant offert une petite maison non loin du cimetière et ayant fait en sorte de cacher le moindre raie de lumière qui pourrait passer par les fenêtres. Ainsi, il pouvait peindre ou dessiner même en journée. Trouvant un peu de réconfort dans quelques livres qui l'aidaient à passer le temps. C'est en entendant un chanteur de rue sans domicile, qu'il eut l'envie d'essayer la musique. N'y ayant jamais pensé jusque là. Achetant une guitare, ce ne fut pas aussi simple qu'il l'aurait cru de s'y mettre. Essayant durant plusieurs mois, il fut tenter d'abandonner à plusieurs reprises. Avant de vraiment le faire un jour. Déposant l'instrument dans une boite pour qu'elle ne soit pas abîmée et la laissant sous son lit.

Il dut déménager à plusieurs reprise à mesure que la ville évoluait. Et si tout commençait à bien se passer, une bataille différente éclata lorsque les vampires se firent connaître des humains. Min-Ho pouvait comprendre ses congénères, lassés de devoir rester dans l'ombre et n'être que ce mythe mal raconté au fil des décennies. Il avait donné son accord lors du conseil. Mais, cela ne l'empêchait pas d'être inquiet de la tournure que cela pourrait prendre. Et à raison puisque beaucoup des siens furent tués. Petit à petit, les vampires se firent une place, avides de pouvoirs et d'être reconnus. Les Humains finirent par ne plus avoir d'autres choix que d'accepter, bien qu'il y ait toujours des récalcitrants, qui se battait pour ne pas être envahit par ces créatures de la nuit.

En 1924, un sérum fut créé et il semblait protéger les humains de la morsure mortelle des vampires. Ceux ci mourant s'ils ingéraient cette solution courant dans les veines de leur repas. La Crysalis. Un produit dangereux pour leur espèce et dont ils devraient se méfier. L'odeur d'amande amère était assez reconnaissable lorsque l'on connaissait, mais il faudrait s'y habituer afin de ne pas se faire prendre. Assurément, beaucoup des siens ont du perdre leur restant de vie en se trompant de victime. Mais les humains sont cupides et ils se mirent à vendre cette solution au plus cher, prétextant de la rareté d'un ingrédient.

Peu importe, le monde devenait différent et il était alors l'heure pour eux de vivre tous ensemble. N'est ce pas ? Min-Ho changea de voie, devenant photographe. Restant dans la beauté des choses et immortalisant celle ci. Se faisant connaître petit à petit, jusqu'à se faire recruter par une agence. Devenant donc le photographe attitré de quelques personnalité et appréciant prendre des clichés de son côté aussi. Pouvant ainsi trouver la chance de se faire exposer. Ses passions restaient dans le domaine artistique et il ne s'en plaignait pas, au contraire. Aimant la douceur et la beauté de ce monde, qu'il construisait en quelques clics ou quelques coups de pinceaux. C'est peut être ce qui l'incita à acheter un endroit rien qu'à lui, qu'il transforma en galerie d'arts. Exposant d'abord ses propres tableaux et ses photos, avant de dénicher quelques artistes méconnus pour les montrer au grand public.

Dans son agence, il passa de derrière l'appareil à devant, même s'il n'était pas vraiment à l'aise. C'était une occasion de tester de nouvelles choses. Devenant alors mannequin et y prenant goût au fil du temps. Il prit quelques cours pour les poses, restant attentif aux tenues et à l'évolution de l'habillement. Gardant un œil sur sa galerie aussi, évidemment. Il ne cachait pas vraiment sa nature depuis le début et si certains se montraient agressifs ou d'autres un peu apeurés, Min-Ho ne leur en voulait pas le moins du monde. Restant égal à lui même, portant la joie et le sourire. Galant avec les femmes comme avec les hommes. Son cœur était toujours emplit de son premier amour, mais il s'autorisait tout de même quelques aventures. Traitant toujours ses partenaires avec respect et refusant catégoriquement de les mordre. Ce serait cause de problèmes s'ils décidaient de faire en sorte qu'une morsure le mène à la mort. N'est ce pas ?

Après plusieurs années, ce fut dans les années 80 que son agence lui proposa de faire une première série. S'improviser acteur ? Pourquoi pas ! Cela restait dans le domaine de l'art, bien que ce ne soit pas tout à fait le même.. Cela se passa si bien, qu'on lui en proposa une autre et encore une. Quelques films aussi. Le vampire resta acteur durant 20 ans, avant de finalement avoir envie de changer. C'était amusant de jouer, de chanter, de se prendre pour quelqu'un d'autre. Mais, il avait aussi envie de revenir à ses passions premières. Alors, il se consacra une année entière uniquement à sa galerie.

C'est en 2001, qu'il trouva l'idée d'apprendre la couture. Lui qui aimait dessiner des vêtements depuis si longtemps, pourquoi ne pas le mettre en pratique ? Élève assidu, il apprit rapidement à manier les machines et a dessiner des patrons. S’entraînant sans relâche chez lui jusqu'à obtenir les résultats voulu. L'année suivante, il entra dans une maison de couture assez peu connue et travailla beaucoup afin de prouver sa valeur. Terminant bien souvent les modèles chez lui, puisque la nuit dans l'entreprise ne suffisait pas. Petit à petit, il gravit les échelons en montrant ce qu'il savait faire.

En 2004, la maison de couture se fit un peu plus connaître grâce à la nouvelle collection dont plusieurs modèles étaient de Min-Ho. Le directeur était ravit, mais il s'appropria le travail de son employé, ce qui déplut fortement au vampire. S'il avait la rancune tenace, il tenta de se retenir quand à l'envie de le tuer sur place. Au lieu de cela, il quitta tout simplement l'entreprise de cet homme mauvais, pour ouvrir sa propre maison de couture.

Travaillant d'abord seul dans un petit local, ce fut compliqué de tout boucler pour la collection suivante, mais il y parvint en y passant des jours et des nuits entières. Se faisant alors remarquer, il eut des fonds et des investisseurs, ce qui lui permettait de ne pas toucher à l'argent qu'il avait dûment mit de côté. Achetant donc un grand emplacement pour ouvrir une véritable maison de couture cette fois. Quelques employés voulant se joindre à lui, afin d'apprendre ou de se faire connaître.

Aujourd'hui, Min-Ho est un couturier reconnu et bien qu'il ne fasse parfois plus que les croquis de ses idées, il aime à venir dans sa maison de couture qu'il a fait monter dans l'estime des humains et des vampires. Toujours membre du Conseil et propriétaire de sa petite galerie, il n'est cependant plus ni acteur ni mannequin. Ne faisant de la photographie que pour son propre plaisir et exposant de temps en temps une de ses œuvres. Assez enrichit pour s'offrir tout ce qu'il veut, il a commencé par une voiture aux vitres parfaitement teintée et une belle maison traditionnelle, toujours avec les fenêtres recouvertes pour la journée.  

Rebienvenue avec ce beau monsieur

J'aime vraiment beaucoup ce que tu as fait de ce personnage. Déjà juste au caractère, j'ai fondu Il n'a pas eu la vie facile, pauvre petit Min-Ho. Mais il a réussi à faire de sa vie quelque chose de positif et j'aime beaucoup ça

Ça paraît aussi que tu as lu attentivement le contexte et la charte et ça fait toujours super plaisir à constater quand on est admin

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