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Perfect clothes ✩ Ayumi
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Mar 19 Mai - 20:30
Une belle soirée. Hye Won n’a pas tellement le choix : elle doit participer à cette fête. Mais finalement, cela lui convient bien. Pas qu’elle aime les mondanités, mais la mode, ça… et passer des heures à faire des essayages, ça, cela semble dans ses cordes. Alors depuis quelques jours, Hye Won a délaissé la chasse pour des activités plus pacifiques et plus amusantes. Même si elle apprécie l’adrénaline de la chasse autant que celle de la compétition, il faut tout de même avouer qu’elle apprécie aussi le monde de la mode. Dans lequel, elle aime se plonger pour être à la pointe de la mode autant que possible. Suivre les tendances, elle belle. Etre parfaite.
Et pour préparer la fête du centenaire, où elle doit se rendre notamment pour son équipe, la couverture publique du sport et flatter quelques sponsors, elle doit forcément préparer sa tenue. Se mettre sur son 31. Et précisément pour ce soir-là, elle se sent libre d’être qui elle veut, tant que cela rentre dans le thème : l’Histoire. C’est bien ce qu’on célèbre là, n’est-ce pas ? 100 ans d’histoire commune… Tss. Sornettes. Mais Hye Won doit se plier à la volonté de sa structure et même si elle n’apprécie les vampires et les réjouissances de cette fameuse révélation, elle doit le faire. Et puis, cela lui laissera l’occasion d’en approcher certains : de les observer, de les repérer, de mieux les comprendre pour mieux les chasser.

Donc depuis plusieurs jours, Hye Won parle avec Min Hwan, qui en connait bien plus qu’elle sur la mode, pour se trouver la meilleure idée possible. Et en même temps, chaque soirée et consacrée à parcourir les boutiques dans le but de trouver ce qu’elle cherche. Elle veut être belle, mais pas seulement. La plus belle ? Oh, elle se doute bien qu’elle aura de nombreuses rivales, et pour certaines plus belles. Mais elle veut éblouir. Comme elle le fait à chaque fois. Détourner l’attention de certains de ses objectifs en concentrant l’attention des gens sur quelque chose de plus joli. Un peu comme un magicien qui concentre son attention sur des jeux de jambes pour ne pas qu’on remarque le subterfuge plus ou moins discret qui permet la réalisation du tour. Hye Won est comme ça. Elle dissimule ses failles derrière une très belle façade.
Après avoir exploré plusieurs options, plusieurs pays, plusieurs influences, elle n’a pas trouvé ce qu’elle recherchait. Mais cela ne la dérange pas : elle aime fouiller sur les étagères et sur les portants. Elle trouve toujours des choses intéressantes. Finalement, elle ne s’en lasse pas. C’est une chasse. Un peu différente de la chasse aux vampires mais cela n’en reste pas moi une traque, la recherche de la meilleure option. Et elle en a exploré plusieurs. Boutiques de vêtements qui se sont fournies en divers accessoires et nouveaux modèles, boutiques de déguisements, elle en est passée par beaucoup de choses. Elle a même tenté de jeter un œil à des boutiques en lignes, des couturières proposant leurs services. Elle en a exploré des options… Des inspirations américaines, ou sud-américaines, aux déserts de l’Afrique ou au citée Européennes, des robes médiévales aux tenues plus nordiques. Hye Won n’a pas tellement la carrure d’une guerrière viking bien qu’elle soit tout de même une bonne combattante. Mais jusqu’à présent, elle n’a rien trouvé qui satisfasse son exigence.

Finalement, alors que la nuit est tombée depuis au moins deux heures, Hye Won se décide à faire une dernière boutique avant d’aller manger. Elle passera se chercher quelque chose au traiteur au coin de chez elle. L’avantage de vivre dans un quartier étudiant c’est qu’il y a de très nombreux petits commerces de proximité dans lesquels elle trouve toujours son bonheur pour la plupart des choses dont elle a besoin. Et après avoir écumé pas mal de boutique, elle a finalement décidé de mettre les pieds dans les boutiques de Gangnam, plus riches et moins accessibles. Mais Hye Won a rempli quelques contrats de chasse assez intéressants pour qu’elle puisse se permettre de petit extra en plus de ses extras habituels. On ne vit qu’une fois paraît-il. La voilà dans un rayon typiquement japonais, jetant un œil à divers modèles de vêtements nippons, notamment quelques kimonos. De temps à autre, elle sort un cintre. Elle se décale d’un pas pour laisser passer quelqu’un et avec douceur, elle bouscule quelqu’un d’autre. Elle se tourne pour voir une jeune femme. Une très jolie jeune femme qui lui tire un léger sourire. Elle dit : « Désolée je ne vous avais pas vue… » Hye Won accompagne sa phrase d’une légère moue. Même si dans le fond, elle n’est ni vraiment gênée, ni vraiment désolée. Elle s’en fiche, mais la jeune femme est jolie alors elle peut bien faire quelques efforts de politesse, non ? Elle avise ce qu’elle tient à la main et dit : « Oh c’est plutôt joli ce que vous avez là, vous l’avez trouvé où ? », elle regarde les portants autour d’elles dans l’espoir de trouver les autres modèles. Parce que pour le coup, ça c’est plutôt sincère, l’intérêt est soudainement enthousiaste à l’idée de pouvoir mettre la main sur ce que tient la jeune femme qu’elle vient de bousculer.



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Jeu 11 Juin - 23:48
Pour la première depuis de nombreuses semaines, j'avais un soir de repos. Ou plutôt une nuit de repos. Non pas que je ne profitais point du jour pour dormir, mais avoir congé de temps à autre, cela faisait du bien. La vie d'effeuilleuse était loin d'être aussi simple qu'elle ne m'avait été présentée lors de mon arrivée en Corée. « Il suffit de danser en petite tenue ! » m'avait-on raconté à l'époque, il y a de cela cinq années. Ne sachant pas encore pas lire la langue locale à ce moment, naïve comme je l'avais toujours été, j'avais signé le contrat, bien malgré moi.

Toutefois, il ne fallut pas attendre longtemps pour découvrir ce qui découlerait de ces lignes inintelligibles. Gagner sa vie en dansant en petite tenue était déjà un véritable défi pour moi. Mais si l'on m'avait dit que les spectateurs avaient le droit de payer un supplément pour m'emmener à l'arrière afin de recevoir une danse particulière. Un petit show plus privé, plus proche. Plus intime. Ô certes, il ne s'agissait nullement d'avoir des relations avec eux, même si certains étaient prêts à me payer un supplément pour que je les aide à assouvir leurs envies. Plus rarement, certains forçaient et tentaient quelques attouchements, mais rapidement ils se faisaient jeter dehors par les vigiles. Mais chaque fois, c'en était une affaire éprouvante, qui me faisait venir au travail la boule au ventre.

Au début, ils étaient nombreux à me demander de tels spectacles. Lorsque j'avais appris l'existence de ces clauses dans mon contrat, je ne fus pas surprise par la demande. L'attrait du nouveau, quelque chose de neuf à se mettre sous la dent. Voilà ce qui devait être leur raison, ce leitmotiv qui ne les caractérisait que trop bien. Par conséquent, mes refus incessants auraient dû finir par les lasser, les pousser à aborder d'autres danseuses plus ouvertes que moi. Mais, bien au contraire, mes soirées s'enchainaient presque toutes avec le même rythme, comme s'ils participaient à une compétition dans laquelle je n'étais que le trophée, l'objectif ultime de cette course effrénée dans laquelle ils s'étaient lancés, les uns après les autres.

Malgré tout, je tenais ferme. Malgré les pleurs qui m'envahissaient une fois de retour dans ma chambre, malgré ces expériences que je n'appréciais guère, je tenais bon. Qu'auraient dit ma Mère et mes soeurs en me voyant de la sorte ? Je ne saurais dire. Et certes, elles étaient désormais toutes mortes et enterrées depuis bien des années, mais cela ne changeait rien aux regrets qui se nourrissaient de ce que j'étais devenue.

Changer de profession ? J'y avais déjà songé. Mais je n'étais bonne à rien d'autre qu'à la danse et aux arts traditionnels de mon pays natal. Dans ce monde cruel, seules la danse et mes courbes me permettaient de subvenir à mes besoins, de gagner ma vie, aussi misérable que je ne pouvais me sentir. Aucun autre de mes talents ne pouvaient me permettre de me lancer dans une autre carrière.

Un autre problème, c'était ma timidité. Plutôt ironique lorsque l'on connait ma profession. Mais la stripteaseuse n'était nullement Ayumi. Les rôles que j'avais joués lorsque j'étais geisha, ces diverses identités, elles, elles n'étaient point timides. C'étaient elles qui dansaient sur la scène. Ayumi, ma véritable identité, quant à elle, restait en retrait, craignant d'aborder les gens dans les rues, de peur de les déranger. Et ainsi donc, malgré les quelques années passées en Corée, je ne me trouvais pas véritablement d'atomes crochus avec les gens que je rencontrais.

Mais quoi qu'il puisse en être, ces quelques nuits de repos qui m'étaient proposées de temps à autre s'avéraient être de véritables bénédictions pour moi. Un oasis dans le désert de ma vie. Une éclaircie dans ma routine solitaire. En plus de cela, j'avais récemment reçu ma dernière paye. Cela faisait désormais quelques mois que j'économisais dans l'optique de m'acheter deux ou trois nouveaux kimonos japonais. Bien entendu, je ne les revêtais pas souvent lorsque je sortais. Après tout, ils n'étaient pas de ces habits qui permettaient de se fondre dans la masse. Mais j'avais été si habituée à les porter que je les conservais. Dans le fond, nul ne pouvait affirmer avec une certitude totale qu'une occasion ne présenterait jamais à nouveau pour que je puisse me revêtir de l'un d'entre-eux.

C'est pourquoi en cette soirée, je me promenais dans les rayons d'une boutique de vêtements située à Gangnam. J'arpentais tranquillement le rayon des kimonos. La plupart étaient jolis, certes, mais il leur manquait tous ce petit quelque chose. Ce petit détail qui ferait toute la différence pour les mettre en valeur, les faire ressortir vis-à-vis d'un kimono quelconque. Malgré tout, j'en avais essayé plusieurs. Dans le fond, j'étais venue jusqu'ici, autant que cela ne soit pas pour rien. Fallait-il que je dépense de l'argent sur quelques pans de tissu qui ne me convenaient guère, ce qui permettrait de rentabiliser le déplacement, ou bien devrais-je économiser pour le jour où je trouverai une tenue véritablement digne de ce nom ? Au premier abord, j'avais considéré la première option, laissant une chance à ces tenues de dévoiler leur plein potentiel en venant les glisser sur ma peau nue dans la cabine d'essayage. Mais le tissu n'était pas de la qualité que j'avais connue au Pays du Soleil Levant. Il m'irritait la peau au plus haut point, rendant leur port particulièrement désagréable. Non, j'avais besoin de quelque chose qui soit doux, soyeux, tel un filet d'eau coulant sur ma peau nue. Quelque chose de léger, les fardeaux de la vie étant déjà bien trop pénibles à porter sur mes épaules. Mais rien ne se montrait capable de se rapprocher de cette sensation à laquelle j'aspirais.

Après un énième essai, également sans succès, je ressortai de la cabine, le vêtement replié. Ce dernier était blanc comme la neige, avec quelques motifs de fleurs bleus situés au bas des pans. Une belle combinaison, me rappelant la symbolique qui m'avait été enseigné autrefois par la Mère. Ce blanc, qui aurait pu symboliser mon nouveau départ, et ces fleurs bleues aspirant à une vie paisible, loin de l'oppression incessante caractéristique des villes modernes et des tracas de ma vie.

Et alors que je regagnais le rayon des tenues japonaises, une masse se heurta à moi. [color:4bf1=##CC22BB]« Aïeuh... ». Ce n'était pas un cri de douleur, mais juste un petit souffle poussé plus par réflexe qu'autre chose. Relevant les yeux vers la personne qui venait de me heurter, je découvris une jeune femme, me présentant ses excuses. Sans que je comprenne pourquoi, elle m'intimidait un peu. Je souriais timidement, ne sachant trop où me placer. « Non.. Ce .. Ce n'est rien, c'est moi qui aurais dû faire attention quand vous vous êtes reculées... ». Je voulais éviter les ennuis, alors je préférais m'excuser moi-même, plutôt que de laisser une personne se sentir responsable de la situation. Et puis, dans le fond, n'étais-je point de trop dans ce monde ? Si je n'avais pas été présente ici, cette collision n'aurait jamais eu lieu, et je n'aurais point fait perdre ces quelques secondes à cette jolie femme.

Mais alors que je m'apprêtai à repartir, la tête basse, cette rencontre inattendue piqua mon intérêt à vif, m'interrogeant sur le kimono que je venais d'essayer. Relevant la tête, le visage soudain illuminé, les mots sortirent d'eux-mêmes. « Oh ! Vous vous intéressez aux kimonos ? Vous voulez des conseils peut-être ? » Sans réfléchir, je lui tendis le vêtement que je tenais. « Tenez, vous pouvez le prendre ! Il ne m'allait pas spécialement et j'allais le remettre à sa place !» Je souriais sincèrement à la jeune femme face à moi, ne réalisant pas que j'étais peut-être en train de l'importuner avec ma brûlante passion pour ce folklore passé faisant partie de ma longue vie.

« C'est pour une occasion particulière ? Un mariage ? Un rendez-vous ? », Si, pour une fois dans ma seconde vie, je pouvais me rendre utile à quelqu'un, je n'allais pas passer cette occasion rêvée. Mais si cette personne n'avait pas de moi ? Et bien, comme d'habitude, j'aurais été de trop...



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Dim 14 Juin - 2:30
Par pure habitude, elle s'est coulée dans un moule de politesse. Elle fait des efforts pour attendrir un peu l'image qu'elle renvoie, pour paraître toujours aussi parfaite. Elle a grandi comme ça, dans ce besoin perpétuel d'être toujours parfaite, et aujourd'hui cela lui colle à la peau car en réalité c'est une arme, et elle a appris à s'en servir pour manipuler les esprits et obtenir des gens ce qu'elle veut. Elle se montre plus ou moins détestable selon les gens et les situations. Et parfois, elle passe pour la plus angélique des jeunes femmes si cela peut lui servir. Auprès de certaines personnes, il vaut mieux montrer patte blanche comme on dit. Cela a toujours été son mode de fonctionnement, pour s'assurer d'être toujours dans les bonnes grâces de son père. Alors pourquoi changer ? Les façades sont faciles à tenir, on ne s'intéresse qu'à ce qu'on voit en apparence en général, cela évite que les gens aillent plus loin. La jeune femme qu'elle bouscule émet un râle qui semble plus être une protestation qu'une réelle plainte. Ce genre de râle qui semble être plus une habitude qu'autre chose. Et elle ne peut que comprendre cela, l'escrimeuse, car elle passe son temps à pousser ce genre de protestations. L'inconnue la regarde puis lui adresse un sourire timide. Hye Won ne réagit pas plus que cela, écoutant tout de même ce qu'elle lui dit, avant de répondre par un simple haussement d'épaule. « Aucun problème ». Elle la détaille à nouveau avec curiosité tout en la questionnant sur le kimono, coupant ainsi la jeune femme dans son mouvement qui semble indiquer qu'elle va s'éloigner.

Et d'un seul coup, son attitude change. Elle qui vient de lui adresser plus que timide est soudainement plus ouverte. Son sourire est plus franc et son visage plus lumineux aussi. Elle dégage une confiance en elle bien différente subitement. Elle lui pose deux questions, et lui tend le dit kimono en lui disant qu'il ne lui allait pas spécialement. Elle attrape le cintre en la remerciant et écoute à nouveau ce qu'elle demande. Elle la regarde un peu. Cette jeune femme a l'air d'avoir envie de parler de kimono, et pour le coup, Hye Won ne va pas mentir : elle ne connaît pas très bien la culture japonaise. Mais elle aime la mode, alors pourquoi pas ? C'est toujours intéressant de pouvoir en apprendre un peu plus. Elle ne rechigne pas devant de nouvelles connaissances en général. Elle dit : « C'est pour la fête du centenaire... ». Elle lui dit : « Une soirée déguisée sur le thème de l'Histoire ». Alors aller piocher dans les tenues traditionnelles d'un pays ou d'un autre semble pile-poil ce dont il s'agit, n'est-ce pas ? Elle dit : « Si vous vous y connaissez un peu en kimonos, je serais preneuse de quelques conseils oui... Je ne suis même pas sûre de savoir comment ça se porte ». Elle grimace un peu. Hye Won déteste avouer qu'elle ne sait pas quelque chose. Mais elle préfère concéder cela ici, plutôt que d'arriver dans une tenue non adaptée le jour j. Elle mesure l'impact que cela pourrait avoir. La honte serait tout de même bien plus importante si elle arrivait mal habillée à une soirée où il y aura vraissemblablement beaucoup de monde.

Elle regarde encore un ou deux modèles avec curiosité, évaluant les coloris et les motifs plus par simple curiosité, attendant plutôt les explications et autres questions de la jeune femme qui lui fait face. La chasseuse n'est jamais perdue bien longtemps dans une boutique de vêtements et encore moins dans une cabine d'essayage. Elle apprend vite et bien. Et sa curiosité domine parfois son mauvais caractère suffisamment longtemps pour pouvoir avoir une conversation complète avec quelqu'un qu'elle ne connaît pas et qui ne se rend pas encore bien compte du guêpier dans lequel il a mis les pieds. Cette fille est comme les autres. Elle va se laisser charmer par l'attitude de la jeune femme, polie et courtoise, parfaite. Mais si d'aventure elle cherchait à lier une relation plus solide d'amitié, elle serait vite confrontée à quelque chose qui la pousserait sans doute à partir. Hye Won est comme ça. Elle préfère éloigner les gens plutôt que de prendre le risque de les perdre. Elle dit malgré tout :
« Je m'appelle Lim Hye Won ». Elle marque une pause avant de demander : « Comment cela se fait-il que vous vous y connaissiez en kimonos japonais ? ». Elle n'est peut-être pas aussi physionomiste que certains autres, ce qui fait qu'elle ne remarque pas réellement que la jeune femme n'est pas coréenne. Et au moins, cela poussera la jeune femme à se raconter elle plutôt qu'à la questionner. Hye Won préfère laisser les gens se raconter, cela lui éviter d'avoir à elle faire. Parce que dans le fond, elle n'aime pas ça parler d'elle. Son histoire n'a rien d'extraordinaire, au contraire.



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Ven 31 Juil - 15:17
Je ne m'en étais pas encore rendue compte, mais mon attitude avait rapidement changé à la simple question de la jeune femme. Nous nous étions simplement bousculées par mégarde. Elle s'était excusée, mais j'avais rapidement rejeté la faute sur moi, me confondant à mon tour en excuses. Qui était la réelle fautive ? Probablement chacune de nous deux. Pourtant, je n'avais pas hésité à me porter en coupable, par crainte de la froisser, de l'énerver ou pire encore. Je détestais les embrouilles, c'est pourquoi j'avais immédiatement cherché à fuir timidement la situation, osant à peine la regarder. Mais sa simple question sur le kimono que je tenais entre mes mains avait suffit à me faire faire volte-face. Est-ce que la jeune femme s'intéressait à ces tenues traditionnelles de mon pays natal ? Ou bien était-ce simplement les coloris et motifs qui avaient attiré son regard ? Je n'en avais pas la moindre idée, mais mon instinct me soufflait qu'il ne m'en faudrait plus pour longtemps pour être fixée à ce sujet.

Cette rencontre qui, en temps normal, aurait dû s'arrêter là était sur le point de prendre une nouvelle tournure. Ô certes, sûrement que cette aventure ne resterait pas dans les annales. J'allais peut-être juste l'aider à choisir un kimono qui lui plairait et, d'ici quelques jours, elle m'aurait oubliée. Mais je ne lui en voudrais pas, aussi loin que nous mènerait cette courte rencontre. Après tout, elle ne serait ni la première ni la dernière personne à croiser ma route avant de m'effacer de sa vie, de ses souvenirs, aussi subitement qu'elle était apparue sur mon chemin, brisant quelque peu la monotonie de ma triste et longue vie.

Sans attendre très longtemps, je lui avais demandé pour quelle occasion, si tant est qu'il y en ait une, elle souhaitait acheter un kimono. Après tout, beaucoup d'éléments sur ces habits, a priori insignifiants, se révélaient être de véritables symboles. Certes, la plupart des gens de notre époque arrêtaient leur choix sur base de leurs goûts, que ce soit au niveau des couleurs ou des motifs. A la limite, lors d'un grand évènement, certains cherchaient le kimono qui en jetterait plein la vue aux autres personnes présentes, et non pas celui qui symbolisait le mieux son porteur ou le thème de l'évènement. Il me faudrait donc, dans un premier temps, parvenir à discerner sur quel pied cette jeune femme souhaitait danser. Heureusement, elle n'avait pas tardé à me donner sa réponse : la fête du centenaire, une soirée déguisée sur le thème de l'Histoire. Ces informations étaient particulièrement bien plus importantes qu'elles n'y paraissaient de prime abord. Etait-il dès lors préférable de la faire partir sur des couleurs représentant la noblesse ? Ou bien choisirait-elle plutôt de privilégier la représentation du peuple nippon ?

Et, pendant que je réfléchissais en observant la jeune femme, cette dernière regardait encore quelques exemplaires exposés en rayon. « Si le thème est l'Histoire, alors oui, un kimono me semble être une bonne idée, surtout avec la richesse historique du Japon qu'il peut représenter. La vraie question concernerait plutôt vos intentions lors de cette soirée. Chaque kimono a sa symbolique propre, que ce soit au travers de ses motifs ou de sa principale couleur. ». Alors que je me rapprochais un peu plus du rayon, et par extension de la jeune femme, celle-ci se présenta sous le nom de Lim Hye Won. Je suppose que la politesse devait dès lors m'inciter à décliner ma propre identité. « Hi... Sumiko Ayumi. ». L'espace d'un instant, j'avais failli prononcer mon premier prénom, celui qui m'avait été donné il y a désormais près d'un siècle. Hinako. Pourquoi à cet instant ? Devant une étrangère ? Dans le fond, qu'est-ce que ça aurait changé que je me présente sous cet ancien nom ? Dans une poignée de minutes, nous nous séparerions, retournant chacune à notre train de vie quotidien, non ? « Enchantée. ». Enchantée, certes, mais pour combien de temps ? Celui qu'il faudrait pour qu'elle trouve son bonheur dans cette boutique avant de m'oublier, tout au plus. A sa question suivante, je réprimais un soupir et lui adressais un léger sourire, le regard quelque peu évasif, peut-être même emprunt d'un peu de nostalgie. « J'ai vécu au Japon toute ma vie, jusqu'à il y a cinq ans environ. Mais j'ai gardé tout mon amour pour la culture de mon pays natal... ». J'aimerais tant pouvoir y retourner, mais probablement pas durant les quelques années à venir. Je m'étais finalement résolue à attendre que les quelques personnes que je connaisse encore là-bas aient fini par disparaitre, ou m'oublier complètement. Mais avec la misère que je gagne en tant que strip-teaseuse, en refusant les avances des divers clients, ça ne serait pas demain que je pourrais commencer à envisager un retour au bercail.

Sans attendre plus longtemps, je m'emparais d'un modèle bleu, décoré de motifs représentant des chrysanthèmes, ainsi que d'un second modèle, un jaune décoré par un superbe phénix. « Pour revenir aux significations d'un kimono, ces modèles ont des sens totalement différents. Par exemple, le bleu peut représenter la paix, la sécurité ou encore la stabilité, tandis que le jaune est plutôt un symbole de bravoure ou de raffinement. ». Je relevais alors le premier avant de reprendre mes explications. « Ces fleurs sont des chrysanthèmes et elles sont utilisées pour représenter une grande longévité, mais il est préférable de les porter en automne, bien qu'il n'y ait rien d'offensant à les arborer en d'autres périodes de l'année. Après tout, ces coutumes se perdent de plus en plus et peu de gens se souviennent des coutumes plus anciennes... ». Je tendis alors le second kimono vers mon interlocutrice. « Après, si vous préférez un symbole reflétant un monde en paix , vous pouvez partir sur le motif d'un phénix comme celui-ci. ». Je marquais alors une pause, laissant la jeune femme assimilait ces informations, avant de reprendre la parole. « Comme je vous l'ai expliqué, tout dépend de vos intentions. Est-ce que vous avez une préférence pour un kimono qui reflète votre personnalité ou vos aspirations ? Ou bien est-ce que vous souhaitez plutôt utiliser les couleurs sous leur aspect hiérarchique ? ». En effet, les couleurs possédaient une symbolique particulière, mais elles servaient également à situer le grade de la personne qui le portait.

Intérieurement, je devais bien l'admettre. J'avais hâte de voir le kimono qui irait comme un gant à cette jeune femme, que j'observais en souriant, attendant ses réponses.



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Jeu 13 Aoû - 22:12
Elle lui explique rapidement que le kimono pour être une bonne idée. Il semble pouvoir représenter beaucoup de choses, et avoir de nombreuses symboliques, selon les couleurs et les motifs. Hye Won n'aurait jamais pensé que cela puisse être aussi pointu. Elle regarde celui qu'elle tient à la main et penche un peu la tête à la fois déjà lassée, mais aussi intriguée. Il faut dire qu'elle adore faire les boutiques, et découvrir de nouveaux vêtements. L'histoire par contre, c'est un peu moins son truc, bizarrement. Elle profite un peu pour en regarder d'autres, se demandant quelles significations, ils peuvent avoir, se laissant un peu gagner par la curiosité, laissant l'ennui de côté pour simplement s'accorder un bon moment de shopping ayant un peu de sens pour une fois. Hye Won se présente, donc, et la jeune femme qui lui fait face en fait de même : Ayumi. Un prénom qui ne sonne pas coréen. Elle la détaille avec curiosité. Lorsque la jeune femme se dit enchantée, Hye won incline un peu la tête, répondant : « Moi également » avec un léger sourire. Il faut dire qu'elle est plutôt jolie cette fille, alors oui, elle peut bien dire cela. Bien sûr, Hye Won est toujours un peu méfiante, et sur la défensive, mais là, elle se contente simplement de laisser les choses venir et de voir comment ça va se passer.

Ayumi répond à sa question, et de cette façon, l'escrimeuse apprend qu'elle fait face à une Japonaise, qui a passé une grande partie de sa vie dans son pays auquel elle reste très attachée malgré le fait qu'elle n'y habite plus. Elle sourit un peu et demande : « 5 ans déjà... Comment trouvez-vous la Corée ? ». Après tout, vu qu'elle n'en est pas native, elle a dû la découvrir, et c'est probablement assez différent de ce qu'elle connaissait chez elle. Elle la regarde, puis regarde à nouveau les étoffes, et les différents modèles de kimonos. Elle pourrait choisir au hasard bien sûr, mais vu qu'elle est là, avec une jeune femme qui connaît bien la culture japonaise, autant en profiter, non ?

Hye Won la voit attraper un modèle bleu à chrysanthèmes et un modèle jaune dont le phénix est vraiment superbe. Elle explique rapidement les sens différents que ces deux modèles ont. Elle détaille les couleurs, puis les motifs. Elle parle de paix. Étrangement, cela ne lui convient pas réellement. La paix. Qu'elle soit intérieure ou extérieure, Hye Won n'est ni en paix, ni pour la paix. Déchirée par des conflits incessants qui la poussent à chasser de nombreuses nuits par mois. Elle sourit un peu cependant, pour faire illusion. Elle réfléchit un instant. Et écoute ce qu'elle lui dit à nouveau. Hye Won finit par répondre : « J'imagine qu'il n'y aurait pas tellement de sens à utiliser le sens hierarchique des couleurs vu que je n'ai pas réellement de position hierarchique... ». Elle sourit amusée, et hausse les épaules. Hye Won n'est qu'une escrimeuse, elle se contente de peu pour vivre, et n'a jamais eu d'autre honneur que ceux que son père a gagné pour sa famille à la guerre, et le respect gagné par ses différentes victoires au long de sa carrière.

Elle dit : « Donc j'imagine qu'il va plutôt s'agir de personnalité... Vous devriez peut-être partir maintenant, avant de finir terrifiée par mes névroses ». Elle en fait de l'humour, et d'ailleurs lui adresse un léger clin d'œil appuyé d'un sourire amusé avant de dire : « Donc je vous donne les traits de caractères les plus importants, c'est ça ? ». Elle réfléchit un instant, et elle finit par dire : « Je dirais que je suis indépendante, combattive et ambitieuse... Mais j'aime avoir une part de mystère... ». Elle laisse flotter sa phrase. En réalité, elle pourrait aussi se décrire comme quelqu'un d'honnête et de loyal, puisqu'elle peut l'être, et qu'elle choisit toujours de mentir avec discernement, simplement pour manipuler certaines situations afin de les tourner à son avantage. Difficile de se trouver des qualités, lorsque l'on reconnaît avec une certaine fierté que l'on aime écraser les gens avant d'être écrasée soi-même. Hye Won n'est pas une gentille fille, même si elle renvoie toujours une image très angélique de jeune coréenne modèle, toujours très bien habillée et maquillée. Elle est très loin de cette image qu'elle donne à voir.

Elle regarde autour d'elles, mais pour le moment personne ne semble vouloir passer par ici, ce qui leur laisse tout le loisir de continuer à discuter autour des kimonos. Et Hye Won est plutôt heureuse de pouvoir trouver quelque chose qui lui plaise. Même si elle changera peut-être d'avis d'ici la fête du centenaire, si elle croise Min Hwan par exemple et qu'ils réfléchissent ensemble à quel genre de tenue ils pourraient porter. En attendant, ce plan-là est une très bonne base, et un plan sûr pour le fameux soir, si elle ne trouve rien d'autre. Elle demande : « Alors, quel est le verdict ? ». La coréenne sourit un peu amusée. Peut-être Ayumi aura besoin de plus pour choisir quel kimono lui conviendra le mieux, mais si c'est le cas, elle pourra poser des questions. Hye Won essaiera de lui répondre, le plus honnêtement possible, histoire de ne pas la faire fuir.




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Dim 30 Aoû - 23:01
Combien de temps s'était désormais écoulé depuis que j'avais croisé cette jeune femme ? Pas grand chose probablement. Et pourtant, j'avais l'impression que cela faisait une éternité qu'on discutait désormais. Non pas que je m'ennuie, loin de là. Mais disons plutôt que je me plaisais à lui parler, même si peut-être elle n'en avait rien à faire. Je me sentais presque comme confiance. Etais-je trop naïve ? Peut-être. Dans le fond, je l'avais toujours été, et ça ne m'avait jamais vraiment procuré de bonnes expériences. Alors une expérience négative de plus ou de moins, qu'est-ce que ça pouvait bien changer ? De toute façon, le choix n'aurait pas été très complexe. La première option aurait été de ne pas m'ouvrir à ma nouvelle rencontre et manquer un échange dans lequel je me plaisais. La seconde, et c'était là celle que j'avais choisie, consistait à tenir la conversation comme elle venait, quitte à en souffrir par la suite. C'est ce qui arrive quand on se berce d'illusions en rencontrant, pour la première fois depuis des années, une personne qui s'intéresse aux mêmes choses que nous. Ou tout du moins en apparence. Peut-être était-elle sympathique uniquement le temps de me soutirer les informations dont elle avait besoin. Mais ça n'y changerait rien. Je lui dirai ce qu'elle voudrait savoir, je l'aiderai à se choisir son kimono et, ensuite, elle deviendrait un souvenir parmi tant d'autres dans ma longue vie. Et moi, je disparaitrai de sa mémoire. Dans le fond, c'était peut-être mieux comme ça, de ne pas me lier d'une quelconque relation avec autrui. Les autres mourraient bien avant moi, me laissant encore et toujours seule, venant greffer de nouvelles meurtrissures dans mon coeur.

Dans tous les cas, elle s'intéressait suffisamment à moi pour constater que j'avais des connaissances relativement avancées sur le kimono traditionnel du Japon et elle ne tarda pas à s'empresser de me demander d'où me venaient ces informations. Bien que ma réponse n'était pas un mensonge, elle restait néanmoins incomplète. Oui, en dehors des cinq dernières années, j'avais passé ma vie au pays du Soleil Levant. Mais les connaissances que j'avais ne me venaient pas spécifiquement d'un amour pour mon pays natal. Elles me venaient de mon ancienne profession, en tant qu'ancienne geisha. J'avais grandi avec de nombreuses traditions. Et j'en avais vues plusieurs d'entre-elles se modifier, que ce soit en bien ou en mal. D'autres avaient juste eu tendance à s'éteindre petit à petit, jusqu'à complètement disparaitre. L'une de mes plus grandes passions tendait justement dans cette triste direction, sans que je puisse rien y faire. Mais, peut-être qu'un jour viendra où l'occasion nous sera donnée, à moi à un autre, de faire renaitre le rakugo. Certes, certainement pas sous sa forme originelle. Une modernisation serait probablement le bienvenue. Non pas seulement des contes qui ne parleraient probablement pas à grand monde à l'heure d'aujourd'hui, mais également une refonte de son système et la possibilité pour les femmes de devenir conteuses à leur tour. Ce serait probablement l'idéal pour évoluer dans un monde bien différent de celui dans lequel j'avais vécu.

Mais je n'avais pas le temps de me perdre dans mes pensées que la dénommé Hye Won me demanda comment je trouvais mon pays d'accueil. La politesse voudrait peut-être que je complimente la Corée. Ce serait peut-être également la meilleure solution pour éviter qu'elle ne vienne fouiller dans mon passé et découvrir ce secret que j'essaie de cacher au plus grand nombre de gens, ce secret qui m'a forcée à partir de chez moi. Mais au lieu de quoi, je lui adressais un léger sourire, emprunt de nostalgie. « J'ai du mal à m'y faire pour être honnête. Tout est tellement différent de ce que j'ai connu avant. Si j'avais encore quelque chose, une famille ou autre, qui était restée encore au Japon, si j'avais ne serait-ce encore qu'une seule accroche là-bas, je ne serais pas venue ici. Mais je n'ai rien non plus pour me retenir ici, alors j'avance simplement au jour le jour... ». Oui, je n'avais rien pour me faire rester. Mais je n'avais pas non plus les moyens de partir ailleurs pour tenter de trouver une nouvelle terre où je pourrai m'y sentir mieux. « Et vous ? Vous y vivez depuis toujours ? »

J'enchainais par la suite avec quelques explications sur la symbolique tant des motifs que des couleurs, soulignant que l'on pouvait s'en servir soit pour symboliser un rang, soit le caractère de la personne. Dans le cas de cette jeune femme, il serait probablement plus aisé de lui trouver un kimono répondant à son caractère. Perspicace, ce fut exactement sa proposition. Malheureusement, je supposais que l'affaire ne prendrait pas trop de temps et que nous en viendrions très bientôt à se dire au revoir, voire adieu. Malgré tout, je rigolais à sa petite blague. « Oh ne vous en faites pas, j'ai l'habitude des gens pas toujours très net ! ». Je faisais ici référence à ces clients qui se croyaient tout permis avec les danseuses. Bien que la plupart finissait par se faire jeter dehors, certains étaient trop influents et rapportaient trop d'argent que pour être réprimandés par la sécurité. Et elle me donna ensuite trois traits qui, selon elle, la caractérisaient. Indépendante, combattive et ambitieuse. Et avoir une part de mystère. On pouvait donc exclure la couleur rose. C'était dommage en soi. Le rose lui aurait été à merveille jolie comme elle est. Ca aurait mis en avance sa peau en apparence si douce. Mais pour l'ambition, rien de mieux que... « Un kimono violet. Il n'y a pas vraiment de symbolique derrière cette couleur, mais elle était réservée uniquement pour les personnes de haut rang à l'origine, à cause de la difficulté de teindre le tissu dans cette couleur. Mais comme c'est devenu plus simple avec le temps, c'est juste un symbole de personne haut placée. Porter du violet pourrait donc se montrer à la hauteur de vos ambitions... ». Une première chose de faite donc. La suite s'avérait plus complexe néanmoins. Balayant du regard les kimonos présents, j'en saisissais un, blanc, qui arborait des pins, des bambous et des pruniers. « Ces motifs seraient parfaits la combativité, mais je ne vois aucun kimono violet avec ces motifs... Et le blanc c'est généralement associé au deuil... Du coup je vous le déconseille... ». Je lui tendais alors le kimono violet, malheureusement dépourvu de motifs. « Vous pourriez peut-être essayer celui-ci ? Histoire de déjà savoir votre taille exacte. » Et c'est là que ma mémoire se fit remarquer. « Sinon... J'ai peut-être une idée de ce qu'il vous faudrait, mais ... Non, je ne vais pas vous déranger avec ça. Je pense que c'est mieux de chercher ici pour ne pas vous embêter trop longtemps... ». J'avais le kimono idéal chez moi. Violet. Avec les bons motifs. Et avec la coloration originelle des kimonos traditionnels, celle qui était compliquée à réaliser sans les techniques d'aujourd'hui. Je l'avais récupéré auprès d'une femme qui travaillait dans un temple japonais qui allait fermer, faute de revenus. Encore une triste tradition qui tend à disparaitre. Mais pour lui fournir ce kimono, la jeune femme devrait venir chez moi. Et vu que nous étions déjà dans la nuit, ce ne serait pas une bonne idée de faire tout le trajet pour ça, ni même de lui proposer de se revoir un autre jour. Ce serait probablement malvenu de ma part, mais elle avait peut-être également besoin de ce kimono au plus vite...



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Mar 8 Sep - 22:34
Hye Won apprend que la jolie Ayumi est en Corée depuis 5 ans et lui demande comment elle trouve le pays. Alors elle répond, et Hye Won écoute avec attention. Elle sourit même un peu, amusée de ce qu'elle entend. Elle peut bien imaginer les nombreuses différences entre les deux pays. Et surtout, elle comprend aussi ce qu'elle est en train de lui dire sur le fait de n'avoir aucune attache et de pouvoir avancer au jour le jour. La jeune coréenne répond : « Je comprends... Parfois, c'est le mieux à faire. Ne dépendre de personne, et pouvoir choisir selon ses besoins, ou ses envies ». Elle esquisse un léger sourire et dit : « Je suis née, et j'ai grandi ici. Séoul est ma maison, et même si je n'ai pas vraiment d'attache, j'aurais bien du mal à partir si je le devais... ». Elle sourit un peu. À la fois amusée et mélancolique d'une certaine façon. Elle aime la Corée même si la Corée est parfois si dure avec les femmes. Il faut dire qu'aucun pays n'est parfait dans le fond. Certains sont mieux lotis que d'autres, et la Corée a autant d'avantages que d'inconvénients. Mais Hye Won s'est habituée à la longue. Même si elle a découvert quelques autres cultures en voyageant pour les tournois d'escrime, elle en revient toujours à son pays natal.

Puis elle lui parle des kimonos et Hye Won convient d'elle-même qu'il vaut mieux laisser tomber la question de la hiérarchie puisqu'elle n'a pas de place hiérarchique même si c'est une excellente escrimeuse, elle n'a pas de grade plus élevé que les autres. Alors elle l'avertit sur son caractère un peu particulier, ce qui la fait rire et en réponse elle dit : « Tant mieux alors ». Elle sourit en coin. Il faut être sacrément accroché pour la supporter, et elle le sait. En fait, c'est même plutôt volontaire, histoire d'être sûre que personne ne voudra s'accrocher à elle. Parce que dans le fond, elle n'est ni sympa, ni du genre à être positive pour quelqu'un. Hye Won est comme un trou noir qui attire tout dans le néant. Le trou béant dans sa poitrine détruit tout. Elle vit bien comme ça, pas besoin de changer. La jeune femme lui parle ensuite des kimonos à nouveau. Du violet. D'après elle, cela lui conviendrait pour représenter l'ambition qui est la sienne. Elle a une petite moue appréciatrice. Pourquoi pas après tout. Le violet lui irait bien. Elle lui en montre un autre, blanc, avec des motifs et lui dit que les motifs seraient parfaits, mais pas la couleur. Hye Won n'est en effet plus en deuil depuis longtemps, enfin, dans son esprit. Elle propose d'essayer celui-ci puis remarque quelque chose sans être très précise.

Hye Won la regarde, commençant par attraper le kimono violet puis demande : « À quoi est-ce que vous pensez ? J'ai un peu de temps, je ne suis pas pressée... ». Elle regarde la jeune femme et arque un léger sourcil interrogateur, appuyé par un regard qui ne souffre pas vraiment de nouvelles excuses. Hye Won aime bien savoir de quoi parlent les gens quand ils proposent des débuts d'idées. Cela lui permet de faire un choix éclairé en sachant à quoi s'attendre, n'est-ce pas ? Elle l'entraîne tout de même vers les cabines d'essayage, histoire de passer le kimono. Une fois derrière un rideau, elle demande : « Vous avez prévu de venir à la fête du centenaire ? ». Vu que tout le monde est invité, elle ne peut s'empêcher de se poser la question. Hye Won se dévêtit et enfile le kimono. Puis, elle est forcée de constater qu'elle ne peut pas vraiment le fermer. Enfin, elle ne sait pas comment faire. Alors elle dit : « Mhh.. Il va peut-être me falloir de l'aide pour le fermer et voir s'il est ajusté... ». Elle s'arrange pour bien cacher sa peau et son corps, et ouvre le rideau en la regardant : « Si vous voulez bien me montrer... ». C'est un peu gênant probablement, mais Hye Won est plutôt libérée avec son corps. Elle n'a pas vraiment de honte, bien au contraire. Elle est belle et sait qu'elle l'est. Donc même si un peu de chair était dévoilée par accident, elle n'en aurait pas honte, bien au contraire. D'ailleurs, le tissu glisse un peu, et elle tâche de le rajuster au mieux.


Hye Won la regarde, debout, sans gêne, avec un léger sourire. Presque arrogant, mais pas totalement. En fait, elle la trouve belle, et s'il n'y avait pas quelques règles de pudeur ici, elle l'aurait peut-être même poussée dans la cabine. Mais bon, cela ne se fait pas vraiment, en Corée, de pousser une femme pour dévoiler sa peau. Elle pourrait même tomber sur quelqu'un que ça dégoûterait, c'est assez courant ici. Alors, autant ne pas faire un scandale dans une boutique, cela pourrait lui coûter sa place dans la prochaine équipe olympique. Et cela s'approche à grand pas. D'ailleurs, cela lui tilte, et elle dit : « Avec un peu de chance, j'irais à Tokyo cet été... » elle sourit un peu et demande : « Des conseils sur les choses à voir absolument ? ». Elle aura sans doute un peu de temps, après les tournois pour visiter. Alors autant en profiter, mais en faisant au plus direct. Elle n'aura pas forcément énormément de temps. Juste assez pour une ou deux visites sans doute. Peut-être plus si elle argumente un peu auprès du coach. Mais tout est toujours tellement question de contrôle et d'entraînement que cela n'est pas forcément gagné, surtout qu'elle a eu pas mal de blessure ces derniers temps, ce qui ne la place pas au top de l'amour de son coach même si elle est toujours aussi douée techniquement parlant.



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Dim 20 Sep - 20:57
Après avoir expliqué mon ressenti par rapport à la Corée et ce sentiment de ne pas appartenir à ce pays, je retournais la question à la jeune femme qui me faisait face. Par politesse, certes, mais peut-être aussi par curiosité. Une curiosité qui naissait dans mon esprit au fur et à mesure que la discussion s’avançait. Mais pourquoi ? Je n’aurais su le dire, même avec tous les efforts de réflexion du monde. Hye Won m’intriguait, comme si une force invisible me poussait à vouloir en apprendre plus sur elle. Mais le son de sa voix m’empêcha rapidement de perdre à nouveau le fil de mes pensées. Ce qu’elle disait était on ne pouvait plus véritable. Agir selon ses propres désirs, suivre ses envies sans avoir d’attache auprès de qui que ce soit. Tout ça devait probablement former une véritable liberté. Mais ce qu’elle ne savait pas, et ce qu’elle ne devait pas savoir, c’était que cette liberté n’était pas mienne. J’étais partie de chez moi sans en avoir le choix. Je n’avais plus d’attache car tous étaient décédés ou m’avaient tourné le dos. Et le métier que j’exerçais ne ressortait pas non plus de mes envies. Je le faisais parce que j’avais besoin d’un salaire pour vivre, et ce fut le seul boulot que j’avais pu décrocher. Après tout, cela peut s’avérer relativement difficile de se faire engager lorsque le seul atout que l’on ait développé durant sa vie, aussi longue soit elle, était celui qui consistait à user de ses charmes pour permettre à l’espèce humaine d’oublier la routine quotidienne. Mais dans le fond, il valait peut-être mieux qu’elle pense que j’étais libre de faire ce que je souhaitais. Au moins cela l’éloignerait très probablement de ma véritable vie, de mon vrai passé, et de la nature que je ne parvenais pas à accepter, mais qui était désormais mienne.

Sa réponse quant à elle indiquait une vie bien différente de la mienne. Elle avait eu la chance de rester dans son pays natal, contrairement à moi qui avais dû fuir le mien. Mais ce qui, soudainement, captivait le plus mon attention, c’était son petit sourire. Un sourire emprunt d’un je ne sais trop quoi. Un peu de tristesse peut-être ? Une légère ombre sur l’harmonie de sa beauté. Et, sans trop comprendre pourquoi, j’avais envie de trouver un moyen de lui remonter le moral. De la faire sourire. Mais pourquoi ? Néanmoins, nous ne perdions pas plus de temps afin d’entrer directement dans le vif du sujet : le choix de son kimono pour la fête du centenaire.

Comme d’un commun accord, nous avions rapidement rejeté l’aspect hiérarchique. Et tant mieux dans un sens. Cela rendrait sa tenue moins impersonnelle. Peut-être devrais-je également en profiter pour refléter encore un peu plus sa beauté, en parallèle à son caractère ? Parce que oui, plus je l’observais, plus je la trouvais agréable à regarder. Elle était belle. Pleine d’une assurance qui ne pouvait que la rendre plus irrésistible encore. La personne qui partageait sa vie en avait de la chance. Elle détenait en Hye Won une véritable pierre précieuse. Oui, il ne pouvait en être autrement. Comment une femme telle qu’elle aurait pu être encore célibataire à l’heure actuelle ? Il suffisait de voir les quelques individus qui passaient parfois à proximité de nous. La plupart d’entre-eux jetaient des coups d’oeil dans sa direction, tout en continuant leur chemin. De là où elle était, elle ne pouvait certainement pas les voir. A moins qu’elle n’ait des yeux dans le dos, bien entendu. En la détaillant de la tête aux pieds, je ne pouvais qu’en tirer une seule conclusion : elle porterait bien le kimono. Inconsciemment, j’avais même hâte de la voir avec !

Sans perdre de temps en analyse, je compris qu’un kimono violet avec des motifs de bambous, de pins et de pruniers ferait parfaitement l’affaire pour la refléter au mieux. Mais une telle combinaison ne se trouvait pas dans les rayons de la boutique. Pour les motifs, il y avait bien un blanc qui les arborait, mais les violets étaient vierge d’illustration, chose quelque peu aberrante tant les motifs avaient du sens autrefois. Je lui expliquais néanmoins les différences entre ces deux habits, avant de lui suggérer d’aller essayer au moins le violet. Cela nous permettrait ainsi de mieux déterminer la taille qui lui siérait le mieux et ainsi ne pas perdre de temps à regarder les kimonos trop grands ou trop petits pour elle. C’est là que l’idée de l’amener chez moi me traversa l’esprit : j’avais un kimono arborant à la fois la couleur violette d’origine, ainsi que les motifs recherchés. Mais directement après avoir fait allusion à cette idée, je l’avais rejetée. Après tout, nous ne nous reverrions plus suite à cette discussion. Alors à quoi bon lui faire perdre du temps ? Elle était venue ici pour acheter une tenue pour la fête du centenaire. Elle préfèrerait très certainement rentrer chez elle avec la tenue adéquate. Malgré tout, il semblait que j’avais bel et bien piqué sa curiosité avec cette idée vaguement évoquée. Mais non, l’idée était mauvaise. « Oh non, ne vous en faites pas, on trouvera bien ce qu’il vous faut ! » Je me forçais alors à lui sourire, cachant quelque peu une déception que je ressentais. Peut-être avais-je envie de garder contact avec elle ? Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’une personne me tenait une conversation aussi agréable…

Mais, une fois encore, mes pensées ne purent m’enlever dans leur fil conducteur car Hye Won m’entrainait déjà en direction des cabines. Sans comprendre pourquoi, je la regarde, jusqu’à ce que le rideau qu’elle tire ne la cache à ma vue. Et je reste malgré tout à regarder devant moi, regardant le voile nous séparant. S’en vient alors une question sur ce que j’avais prévu de faire à la fête du centenaire. C’est vrai, elle approchait. Mais je n’avais pas encore réfléchi à ce que je ferais ce jour-là. « J’admets ne pas y avoir réfléchi à vrai dire… Dans le fond, je n’ai pas vraiment de connaissance ici, alors j’ai un peu peur de m’ennuyer seule… ».

Après quelques instants, la voix de la jeune femme se fit à nouveau entendre à travers le rideau. Elle semblait avoir des difficultés à fermer le kimono et à s’assurer que tout était bien en place. Et peu après, le rideau se leva sur une vision que je n’avais jamais vue auparavant. Certes, j’avais déjà de nombreuses jolies femmes dans des tenues plus sexy les unes que les autres, arborant des poses des plus érotiques, que ce soit dans mon ancienne ou dans ma nouvelle vie. Mais Hye Won dégageait une aura bien plus harmonieuse. Elle était belle et, il fallait bien l’admettre, sexy à la fois. Son kimono était particulièrement mal enfilé, mais cela lui procurait un aspect quelque peu négligé, la mettant encore plus en valeur à mon goût. Et lorsque le tissu se mit à glisser, révélant peu à peu son épaule, mon coeur manqua un battement ou deux, peut-être même trois. Oui, c’était certain, Hye Won dégageait quelque chose de bien différent des personnes que j’avais rencontrées jusqu’alors. Mais quoi exactement ?

Me glissant dans la peau de comédienne que j’avais appris à maitriser, je m’approchais d’elle tout en masquant le trouble qui s’emparait de moi, venant l’aider à réajuster le kimono. Mes doigts se posèrent délicatement sur le col de l’habit et, d’une voix douce « Les pans ne sont pas refermés dans le bon sens, vous permettez ? ». Je fis glisser le pan situé sur la peau de la jeune femme pour la ramener par-dessus l’autre. Dans ce geste, j’entrevis accidentellement la naissance de sa poitrine, et mes doigts frolèrent légèrement sa peau, m’électrisant de la tête aux pieds. Cette sensation était des plus étranges. Je n’avais pas le souvenir de l’avoir jamais ressentie auparavant. Pourtant, j’avais déjà eu quelques aventures plus intimes que cela avec des hommes, et même quelques femmes. Mais là, c’était différent.

Après avoir corrigé le haut, je laissais mes mains glisser en direction des hanches de la coréenne pour ajuster les plis du tissu. Pendant ce temps, elle m’annonça qu’elle irait probablement au Japon cet été. A Tokyo plus exactement. « Le palais impérial et le temple Sensou-ji à n’en pas douter ! » Mon corps était désormais presque collé au sien et ma tête par-dessus son épaule alors que j’essayais de tirer délicatement sur le kimono pour mieux le positionner derrière elle, mais quelque chose coinçait. Je m’écartai rapidement d’elle de deux pas pour avoir une vue d’ensemble. « Enfin seulement si vous aimez les anciennes architectures et l’Histoire. Sinon, vous avez l’air d’avoir le même soucis que moi. Ca coince un peu au niveau de votre poitrine. ». Il allait donc falloir lui prendre une taille au-dessus, mais je n’étais pas certaine de trouver ce qu’il fallait ici pour correspondre au mieux à ses attentes. Soupirant, je laissais échapper quelques mots de mes lèvres. « Sinon, j’ai le modèle qu’il vous faudrait chez moi, mais il faudrait pas mal se déplacer. Je pourrais envisager de vous le prêter si vous le souhaitez ? ». Inviter une inconnue à peine rencontrée chez soi, était-ce convenable en Corée ? Je n’en savais rien. Et à vrai dire, une part de moi avait peur de sa réaction et de ce qui s’en suivrait. Mais l’autre part, elle, espérait qu’elle accepte, attendant depuis cinq années déjà que je me trouve une amie avec qui avancer dans la vie.



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