Caractère Le sabre. Il y a dans son regard une flamme ardente. Telle la flamme dont on se sert pour façonner les plus belles des armes. Sabres. Epées. Elle ne s'arrête jamais. Quand Ariane a décidé de réaliser quelque chose, elle le fait jusqu'au bout sans jamais s'arrêter. Entêtée. Obstinée. Dure comme la pierre. Elle a du mal à se changer les idées, à changer de trajectoire. Elle passe des heures penchée sur un projet à en étudier chaque ligne directrice, l’adaptant jusqu’à la perfection. Elle réalise les tests de ses créations elle-même pour évaluer chaque détail avant de proposer un nouvel outil à l’Ordre. Elle ne laisse rien au hasard même s’il est parfois difficile pour elle de faire preuve de minutie, elle parvient toujours à aller au bout des choses, frôlant la perfection du bout des doigts. Le taser. Vive comme l'électricité, Ariane n'aime pas rester inactive. Elle a besoin de changer, besoin de se construire. Elle saisit une idée, et la laisse aller, l’investi, la vie jusqu’à lui donner forme. Elle a besoin de mouvement en permanence. Encore et encore. La jeune femme ne s’arrête presque littéralement jamais. Elle a toujours quelque chose à faire, et parfois elle en oublie même les choses essentielles : manger, boire. Elle a du mal à prendre soin d’elle tant elle est investi dans son travail. Elle s’améliore avec le temps, surtout depuis que sa vie s’est élargie aux nouveaux horizons de deux petites prunelles curieuses et malicieuses. Elle n'a jamais été très heureuse d'étudier les livres et ouvrages théoriques. Elle apprend plus facilement en action. Elle apprend plus facilement en écoutant, en regardant, en discutant. Lire, écrire, apprendre par cœur, cela la fatigue. Le bouclier. La française est forte. Même si elle n'est pas parfaite, elle continue à tracer son chemin, apprenant de ses erreurs et les assumant à chaque fois. Elle est droite, et aime la justice. Elle n’a pas peur de grand-chose, presque inconsciente du danger. Cela l’a mise plusieurs fois dans des situations dangereuses adolescente. Elle a plusieurs cicatrices qui attestent de cette absence de peur qui la poussait à se croire invincible. Elle sait qu’il n’en est rien. Elle est humble et honnête, toujours prête à faire le meilleur pour aider les siens et ce en quoi elle croit. Loyale jusqu'au bout, elle sera prête à tout pour ses idéaux et sa famille. Elle peut se montrer rude au premier abord mais en réalité, elle cache beaucoup de douceur. La bombe. Dispersée. C'est sans doute un mot qui lui revient de façon régulière au visage. Elle passe d'une idée à l'autre jusqu'à trouver celle qui lui convient le mieux. Sautant d’une activité à l’autre jusqu’à trouver celle qui lui permettra de se poser et de se fixer. Elle se laisse distraire facilement. Chaque mouvement imprévu attire son attention et peut la détourner son objectif, même si aujourd’hui elle est en mesure d’y revenir plus rapidement qu’avant. Elle peut parfois même être maladroite justement parce qu'elle a du mal à fixer son attention. Désordonnée, elle doit redoubler d'efforts pour réussir à se structurer. Difficile mais pas impossible. Ariane progresse tous les jours. Elle est incapable d'attendre. C’est bien trop compliqué pour elle qui aime tout avoir tout de suite. Cela l’entraîne parfois à prendre des décisions impulsives. | Anecdotes 1. Ariane a toujours détesté étudier. Passer des heures dans une salle de classe, très peu pour elle. Cela s’est vu dès l’enfance : même dans les plus petites classes, l’enfant passait son temps ailleurs qu’à sa table, au grand désespoir de ses enseignantes. Dans l’Ordre, elle a trouvé des réponses adaptées. Des formations adaptées. Et surtout, elle s’est découvert une passion : les armes. Si Ariane déteste étudier, elle a beaucoup aimé apprendre le fonctionnement des armes, les monter et les démonter, les connaître par cœur jusqu’à pouvoir en créer de nouvelles. 2. Pour mieux comprendre les armes qu’elle étudiait, elle a appris à s’en servir. C’est une excellente tireuse qui ne rate presque jamais sa cible. Elle manie très bien de nombreuses armes blanches. Le lancer de couteau reste à ce jour ce qu’elle préfère faire. 3. Ce n’est pas rare de trouver des armes dans son sac à main ou chez elle. Cela a été un énorme problème à la naissance de sa fille et particulièrement quand elle a commencé à se mettre debout, pouvant ainsi attraper les objets abandonnés sur les tables et les meubles. 4. Elle a besoin d’être active, et adore travailler. Tellement qu’elle rate parfois des repas. Elle est obligée de programmer des rappels sur son téléphone pour ne pas oublier les choses importantes. Elle passe des heures et des heures dans son armurerie, entretenant et créant des armes. Cela prend des semaines et cela lui plaît. Un travail de longue haleine. Les procédures pour créer et façonner des armes blanches sont probablement les seuls protocoles qu’elle sait suivre à la lettre. Cela la canalise en quelque sorte. 5. Comme dans les légendes, Ariane a besoin d’un fil pour structurer sa journée. Aujourd’hui, le sien est surtout composé d’une excellente application de type To Do List qui lui permet de ne rien oublier. Elle se force à la consulter à chaque fois qu’elle termine quelque chose. Bon, il y a quand même parfois – souvent – des ratés. 6. Même si elle donne parfois l’impression d’être une mauvaise mère, elle s’en sort plus qu’honorablement sachant qu’elle ne sait pas réellement prendre soin d’elle-même. Elle arrive de plus en plus à se dégager du temps pour elle, à ne pas laisser traîner d’objet dangereux et à ne pas oublier de la nourrir. C’est aujourd’hui la personne la plus importante dans sa vie. Sa fille est ancrée si profondément dans son âme qu’elle serait réellement prête à n’importe quoi pour elle. Elle glisse tout de même une petite puce GPS reliée à son téléphone quand elle sort avec Chae Lin parce qu'elle l'a déjà perdue plusieurs fois dans les magasins... 7. Elle n’a peur de rien sauf de perdre sa fille. Et du vomi. Elle a une espèce de blocage sur ça. Elle déteste voir et entendre les autres vomir et a très peur de vomir elle-même. Autant dire que quand sa fille était bébé, cela a été un véritable calvaire pour elle. 8. Ariane est accroc au café. Sous toutes ses formes. Elle passe littéralement la journée à en boire. Résultat, elle a du mal à dormir la nuit. Ce n’est pas comme si elle n’avait pas déjà assez d’énergie à dépenser, elle adore en rajouter. Elle n’aime pas perdre son temps à dormir, dormir c’est inutile, on ne peut rien faire pendant ce temps-là. Dormir, c’est pour les faibles. D’ailleurs, il n’est pas rare de l’entendre parler en dormant, parlant d’armes ou de choses en rapport avec ses préoccupations de la journée. Petite, elle était même somnambule. 9. Pour tenter de trouver une forme d’apaisement, elle s’est initiée à plusieurs formes de méditations et continue à faire du yoga de façon régulière. Cela l’aide un peu. Lorsqu’elle sent que son énergie déraille ou qu’elle se disperse trop, elle s’astreint à une pause. Exercice de respirations, pleine conscience, méditation, tout y passe pour réussir à s’apaiser. 10. Parce qu’elle brûle beaucoup d’énergie à s’agiter dans tous les sens, elle en consomme également. Ariane mange beaucoup. Tout le temps. Et elle ne prend jamais un gramme. Après sa grossesse, elle a très rapidement perdu les quelques kilos qu’elle avait pris, ne laissant ainsi aucune trace d’une quelconque maternité.
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Histoire Un cri dans la nuit. Strident, timide mais rassurant. Et deux parents soulagés après l'interminable attente d'une naissance difficile et douloureuse. La première enfant d'un couple comblé après une longue grossesse aux multiples complications pourtant finalement menée presque à terme. Une chance. Une jolie petite Ariane était née, dont la santé fragile nécessita quelques jours d'hospitalisation avant qu'elle ne soit assez forte pour rentrer chez elle découvrir la demeure familiale. Mais les difficultés de la grossesse furent vite effacées pour laisser place au bras de fer entre le père et la mère de cette jolie petite fille. Il était de coutume dans la famille Carlier que les premiers-nés fassent partie de l'Ordre de la Sphère Céleste. Les choses étaient claires, mais une fois l'enfant née, sa mère ne semblait plus en mesure d'accepter cela. Cela l'effrayait que sa petite princesse soit impliquée dans l'Ordre, bien qu'elle en partage toutes les valeurs. Elle avait un peu peur qu’elle ne soit mise en danger, ou qu’à un moment où à un autre, leur famille ne soit exposée. Malgré les craintes de sa mère, Ariane suivit tout de même la tradition de sa famille. Ainsi, dès son plus jeune âge, elle fut élevée suivant les préceptes de l'Ordre qui étaient également ceux de ses parents.
Malgré les quelques fragilités de l'enfant au moment de la naissance, Ariane se développa correctement. Un peu trop peut-être. Toujours un peu trop vite. Pas forcément en avance, mais toujours dans l'agitation. Elle fit tellement de chutes que c'est un miracle qu'elle soit encore en vie. Réussissant à braver toutes les sécurités de la maison : escaladant la barrière des escaliers, ouvrant les placards et tombant du haut du canapé, elle n'offrit aucun répit à ses parents. Et étonnamment, elle ne se cassa rien, ou en tous cas rien de grave. Quelques bosses, quelques bleus, quelques cicatrices mais rien de plus que cela. Elle avait visiblement la tête et le corps plus durs qu’on ne l’aurait pensé.
L'épreuve de l'école fut un véritable calvaire pour tout le monde. Parents, instituteurs, autres élèves et Ariane. On comprit bien vite que cela sera très compliqué de réussir à la maintenir assise à une table, même pour colorier ou faire des activités avec les autres enfants. La maternelle ne vit pas l'arrivée de cette élève d'un bon œil. Elle remuait, elle faisait du bruit, dérangeait ses camarades, se sauvait pour découvrir l’école ou aller jouer avec les ballons de la cours. Rien ne semblait trouver grâce à ses yeux. Parce que cela était compliqué à l'école, on lui proposa de suivre certains des cours proposés au sein de l'Ordre. Des choses plus adaptées à son besoin constant de mouvement, des arts martiaux malgré son jeune âge, pour justement tenter de fournir des réponses adaptées et précoces. Aujourd'hui, Ariane ne peut que remercier ces aides salutaires.
Elle avait 6 ans lorsque son petit frère vint agrandir la famille. Elle était si agitée que ses parents ne se sentirent pas capables de gérer deux enfants en bas âge en même temps. L’arrivée d’un nouveau bébé aurait probablement été plus difficile s’il n’y avait pas eu toutes les valeurs découvertes au sein des arts martiaux et son cousin Elyan, qui passait parfois chez eux avec ses parents. Les autres enfants de l’Ordre aidaient également beaucoup à assouplir le caractère de la petite tornade.
Ariane continua à grandir comme ça, alternant école et Ordre, apprenant bien plus facilement à l’Ordre qu’à l’école, réussissant difficilement à maintenir ses moyennes à flot, dans le seul objectif d’avoir son diplôme à la fin du lycée. Rien de plus. Rien de moins. Si elle se montrait dissipée et peu motivée à l'école, elle suivait assidûment ses apprentissages au sein de l'Ordre. Péniblement parfois, avec un grand besoin de ramener son attention et de canaliser l'envie de faire dix mille choses en même temps, mais elle s'en sortait bien mieux dans cet environnement-là. Plus adapté. Plus passionnant. Plus concret. Grâce à cela, elle n'a pas totalement décroché. À moitié en classe, à moitié à l'Ordre, elle put faire les acquisitions scolaires nécessaires et basiques. Lire, écrire, compter, les bases d'histoire et de géographie nécessaires. Mais à l'Ordre, les archivistes vinrent compléter le tableau. On lui apprit l'histoire du monde au travers des nombreux ouvrages et des reliques stockées au sein de l'Ordre. Il n'était plus question d'apprendre assise derrière une chaise, non, mais d'apprendre avec des parchemins et des trésors issus du passé. Et cela lui convenait. Elle préférait mille fois passer des heures aux archives poussiéreuses plutôt qu’assise en cours de maths.
Une partie de sa famille maternelle quitta la France pour s'installer en Corée, à Séoul, pour se rapprocher de leurs origines. À 14 ans, Ariane accepta assez difficilement ce départ, plutôt proche de son cousin, malgré leur différence d'âge. Elle ne put cependant pas réellement s'y opposer. Elle poursuivit sa route en France, au sein de l'Ordre, partageant leurs idées et ayant la volonté de rendre fier son père. Écolière, elle continue son double parcours, passant le moins de temps possible à l’école. En accord avec la direction et l’Ordre, Ariane ne suit pas tous les cours. Elle ne va pas aux cours de sports, ni aux cours artistiques, et évite les cours qui ne touchent pas aux matières de bases. Elle évite parfois des demi-journées entières d’école. Mais ce n’est pas pour se reposer. Car ce qu’on lui demande à l’Ordre est bien plus complexe. C’est comme ça qu’elle apprend des méthodes pour se structurer. On lui donne des consignes. On l’oblige à revenir à la liste de consignes. Encore et encore jusqu’à ce qu’elle apprenne à le faire seule. Passer autant de temps à l’ordre lui permet aussi de fréquenter les orphelins et les autres enfants des membres de l’Ordre. Elle s’y fait quelques amis. Eux aussi l’aident à s’apaiser. Le primaire laisse la place au collège. Elle ne suit que les cours principaux, encore une fois, pour poursuivre son double parcours. Mais ce qu’elle apprend à l’Ordre la complète et lui permet d’aller au-delà. Elle sait plus de choses et ainsi réussi à combler les difficultés qu’elle a en apportant quelques touches extérieures à ses devoirs. Ses devoirs d’histoire sont toujours riches en détails et en anecdotes. Il lui faut du temps pour maîtriser les techniques de dissertation, mais elle finit par réussir à le faire : écrire un plan, les idées principales, broder et ne pas s’écarter du plan initial. Toujours revenir à son point de départ dans le doute.
Avec le collège, viennent les premiers émois amoureux. Elle s’intéresse à autre chose à ses amies. Ceux de l’école, qui sont à un millier d’années de son quotidien, ce qui lui offre un peu de répit, ceux de l’Ordre qu’elle tente toujours d’impressionner. Elle crush sur certains, tentent même d’en approcher. Mais elle est jeune, et les choses sont encore maladroites. Mais elle grandit. Le lycée succède au collège. Elle s’affine, se fait plus féminine. Ses formes attirent les regards. Et là, commencent réellement les choses sérieuses. Premier flirt, premier rancard, premier baiser. Premier petit ami. Sur un fond de romantisme un peu naïf. Cela ne l’empêche pas de continuer à tenter de dompter ses difficultés de concentration. Et elle réussit tout de même à progresser au sein de ses divers apprentissages. Avec beaucoup d’acharnement et de volonté, elle obtint son diplôme de fin d’étude. Il était assez évident pour le monde qu’elle ne choisirait pas la voie des études. Elle intégra donc l’Ordre à temps plein, juste après le lycée.
Malheureusement, il fut impossible pour elle d'être formée comme combattante. Elle ne pourrait pas être sur le terrain des négociations, trop encline à l'impulsivité. Parfois même incapable de se contrôler pour faire ou dire des choses, elle ne montrait pas une énorme patience et peu de raisonnement stratégique. Cela ne la dérangea pas plus que cela, car de toutes les choses qu'on lui avait enseignées, la pratique des armes lui permit de découvrir les armes en elle-même et surtout l'armurerie. Comme un royaume au sein duquel elle trouva sa place presque naturellement, d'une façon assez déconcertante pour tout le monde. Dispersée comme elle l'était, on le lui prêtait pas grandes capacités, mais elle se fit fureur pour réussir à se dompter elle-même et canalisa toute son énergie sur l'étude des armes, montant et démontant des armes à feu, des arbalètes et autres arcs jusqu'à savoir le faire les yeux fermés, les mains en sang.
Elle a 22 ans lorsqu’un drame survint dans la vie de son cousin. La disparition d'un ami. Un ami proche, suffisamment pour semer le doute dans l'esprit d'Ariane quant à la nature qu'ils entretenaient. Mais elle n'avait rien dit, rien demandé, laissant Elyan faire ses découvertes comme il l'entendait. Cette disparition soudaine laissa le français démuni et face à sa difficulté à s'en remettre, Ariane fit la demande à l'Ordre d'être envoyée en Corée pour un an. Arriver dans un pays inconnu ne fut pas facile. On ne la connaissait pas ici, on ne connaissait pas ses difficultés, et au début, cela fut dur. Elle dut essuyer les regards jugeant, et même certaines moqueries discrètes. Elle trouva sa place au sein de l’armurerie et c’est à force d’acharnement qu’elle finit par s’imposer. Cela lui demanda de l’énergie, mais elle n’oubliait pas son objectif principal : réconforter son cousin. Malgré des débuts difficiles, lorsqu’il fut temps pour elle de choisir entre rester en Corée ou rentrer en France, elle fit le choix de rester. Elle avait envie d’en découvrir sur le pays dont une partie de sa famille était originaire et surtout elle voulait être sûre que son cousin irait bien. Elle ne comptait pas baisser les bras aussi facilement face au comportement de ses collègues et entendait bien leur prouver qu’au-delà de ses problèmes, elle avait aussi de grandes qualités.
Ariane travailla d’arrache-pied pour s’intégrer et se faire une place. Cela finit par payer. À force d’effort et de politesse, de sourires et de volonté, les moqueries cessèrent et ce fut même un respect silencieux qui s’installa face à tout ce qu’elle avait fait, sans jamais lâcher et sans jamais se montrer désagréable. Oh bien sûr, elle avait pesté, et elle avait ragé silencieusement, mais finalement, ce fut le travail qui l’emporta pour elle. Travaillant aussi bien sur les armes classiques que sur les nouvelles technologies pouvant faire le job, Ariane avait rajouté à ses compétences de solides connaissances en matériel informatique et en matériel technologique pour concevoir des caméras, micros et autres trucs du genre. Loin d’y toucher en codage et en piratage, elle s’était contentée de maîtriser l’aspect matériel des choses. Rester des heures derrière un ordinateur à taper sur un clavier ? Très peu pour elle. Après plusieurs missions où les agents de l’Ordre avaient ramené des émetteurs et autres petites puces espionnes du genre, elle demanda à aller sur le terrain. Cela fit sourire au début. Mais en réalité, son but était simple : trouver un petit boulot dans l’une des plus grosses boutiques de matériel informatique de la ville, réputée pour pouvoir tout trouver, afin de pouvoir suivre les ventes et donner des informations à l’Ordre. Pas de risques. Pas besoin de prendre des décisions. Une simple observation et prise d’informations. Alors, cela fut accepté. À 25 ans, qu’elle obtint son « accréditation » pour aller sur le terrain. À mi-temps, elle se retrouva donc vendeuse dans une boutique de matériel.
C’est dans cette boutique qu’elle le rencontra. Il y en avait eu d’autres avant lui, mais c’est lui qui marqua son histoire. Car c’est à la suite de cette rencontre que sa vie prit un sacré tournant. Ça commença par un ou deux rancards. Et cela se poursuivit tranquillement. Jusqu’à ce que le test de grossesse ne vire au positif. À peine quelques semaines après leur rencontre. La nouvelle la frappa comme la foudre. Et bien qu’elle ait passé plus de temps à se soucier de son boulot que de sa vie personnelle, elle ne voulut pas mettre un terme à cette grossesse. Elle ne le put tout simplement pas. Ils prirent la décision de le faire ensemble et traversèrent cela tant bien que mal. Parce qu’elle savait que c’est important, Ariane fit des efforts pour être vivable. Ils s’installèrent ensemble dans une maison qui pourrait accueillir leur famille. Elle le savait, la jeune femme, que tout cela était précaire. Mais elle n’avait pas vraiment le choix. Elle préférait essayer et se dire qu’au moins, ils auraient fait en sorte de faire quelque chose, plutôt que de baisser les bras. Et puis, il ne lui laissa pas vraiment le choix non plus : il voulut lui aussi assumer cet enfant. Encore aujourd’hui, elle lui reconnaît bien ça. Aussi désagréable et grognon JS puisse-t-il être, il est fiable et assume ses actes. Il faut être deux pour faire un enfant. Après l’accouchement, elle prit un peu de temps pour découvrir cette nouvelle facette d’elle-même. Une mère. Et les débuts furent tout bonnement catastrophique. Difficile de rester immobile à rien faire. Difficile de ne plus pouvoir travailler même pendant une courte période. Et même une fois rentrée à la maison. Elle ramenait toujours du travail. Oubliait parfois l’heure filant, rappelée à l’ordre par les pleurs du bébé. Il lui fallut se sur-adapter à nouveau : réveils, doubles alarmes et nouvelles check-lists : recettes pour les biberons, heure pour les donner, rot, changeage, siestes.... De nouvelles procédures, et tout un tas de réveils nocturnes. Heureusement qu’elle n’était pas seule. Reste avec JS était tout simplement la meilleure décision qu’elle ait pu prendre de toute sa vie. Parce que s’il n’était pas le compagnon idéal – comment le lui reprocher, elle n’était pas terrible non plus – au moins, il ne s’en sortait pas si mal en tant que père. Leur couple explosa 5 mois après la naissance de leur fille, Chae Lin. Mais tous les deux concédèrent qu’ils étaient plus efficaces comme parents ensembles, alors ils restèrent sous le même toit, faisant simplement chambre à part.
Cela fait trois ans que leur fille est née. Et à force de rappels et de listes, Ariane est devenue une mère potable. Obligée tout de même d’adapter les listes selon l’âge de sa fille qui grandit et développe de nouveaux besoins à satisfaire. C’est probablement le plus grand défi de sa vie, et pour le moment, elle trouve qu’elle ne s’en sort pas si mal. Si on oublie les fois où elle l’a perdue au supermarché et les armes laissées traîner sur la table… |