Avant de quitter les locaux de l’Argonaute, Evelyn s’était injectée dans le bras sa dose de Crysalis quotidienne. Franchement, gagner toute cette Crysalis pendant le centenaire ça avait été comme un coup de pouce du destin. Une sorte de révélation qui lui donnait raison de vouloir donner une chance à ce bébé qui se taillait une place tout au creux de son corps.

Mais avec les crayons de Crysalis était née une nouvelle forme d’imprudence donc elle venait de goûter le poison… A croire que le danger peut uniquement venir des vampires on en oubli parfois que les hommes eux aussi sont dangereux. Peut-être même parfois plus. La réalité se rappelait à elle tandis que ses talons frappaient le bitume, comme pour la rassurer et couvrir les « hé mademoiselle, t’es bonne, tu veux pas qu’on discute ? » qu’un groupe de racaille lui lançait depuis un autre trottoir. Elle haïssait ça de tout son corps… Ce harcèlement dont les femmes étaient si facilement victimes. Et si Evelyn avait du mordant et du répondant, elle savait aussi que parfois il vaut mieux ignorer… Dieu seul savait ce que des types comme ça pouvait faire lorsqu’ils étaient rejetés de front…

Evelyn avait obstinément regardé droit devant elle, pressant le pas… Mais l’inquiétude avant grandit en entendant des pas la suivre… Et lorsque derrière elle on avait accéléré, elle s’était quasi mise à courir ! Elle avait même trébuché et chuté, entraînant des rires moqueurs et gras de ces poursuivants qui lui assurait qu’elle n’avait pas besoin de se coucher sur le trottoir pour leur plaire… Qu’à genoux c’était suffisant !

La colère s’était étouffée sous la peur… Mais elle reviendrait. Genoux et paumes écorchées, Evelyn s’était remise debout, ignorant la petite douleur d’une cheville légèrement tordue pour franchir les dernier cent mètre qui la séparait de son immeuble. Elle s’était jetée dans la cage d’escalier, avait grimpé les marches quatre par quatre et s’était enfermée chez elle juste comme ça avait commencé à y tambouriner et à sonner exagérément en lui demandant de pas faire sa prude…

Ses mains tremblantes avaient saisit son cellulaire et si la logique aurait voulu qu’elle appelle la police, Evelyn avait finalement composer le numéro de Matthew, un réflexe venu de dieu sait où. Mais son frère ne répondait pas et en même temps à cette heure-ci il travaillait probablement. Shea ? Sur répondeur ce soir… Et la panique continuait de la gagner. Mais soudainement, comme une révélation, Evelyn vient appuyer sur un autre contact qui pourrait la rassurer mieux que personne. Peut-être même mieux que ses frères !

Elle met l’appareil sur haut parleur, tétanisée à quelques pas de sa porte d’entrée où on continuait de sonner, de frapper et de rigoler. La porte ne menaçait pas de céder… On n’y frappait pas assez fort… Mais qui sait ce qu’il en serait dans quelques minutes hein… ?

A l’autre bout du fil on répond… Et d’une voix tremblante, Evelyn demande :

« Adrian… ? »

Un énième coup de sonnette et elle qui était si fière éclate en sanglot finalement ! Elle renifle un peu, essai de reprendre le dessus pour ne pas être incohérente non plus… Et finalement elle demande :

« Est-ce que tu peux venir chez moi, s’il te plaît ? »

Elle pleure encore un peu en avouant :

« Il y a des types derrière ma porte. Je crois qu’ils ont bu, j’en sais rien. Ils me harcèlent, ils me font peur… ! Ce sont des humains. Enfin je crois. Je sais pas ! »

Adrian pouvait même peut-être entendre, dans le combiné, les promesses grasses et obscènes qu’ils lui dédiaient. Elle paniquait encore un peu, espérant juste au fond d'elle même qu'elle attirait pas Adrian dans de gros ennuis ! Avec l’adrénaline elle ne sentait même plus la douleur de ses paumes et de son genoux abîmé.

« D’habitude un ami me raccompagne sur un bout de chemin… »

Hazel ! Il était plus jeune mais il n’avait pas froid aux yeux et puis une femme se faisait clairement moins emmerder lorsqu’elle était accompagné quoi… C’était sans parler de l’attitude générale d’Hazel qui semblait promettre de sauter à la gueule du premier venu si on le dérangeait !

« Mais il était pas là et… »

Elle a un petit glapissement de frayeur alors qu’un coup plus fort est donné contre le battant de sa porte.

« J’ai besoin de toi, Rian. Ils vont sûrement partir tous seuls quand ils se seront lassés mais... Je sais pas. J'ai besoin de toi. »

Qu’il joue un peu les chevaliers servants, les grands défenseurs de la veuve et de l’orphelin… C’est sûr qu’il ne lui devait rien… Mais elle aurait tout donné pour qu’il fasse ça pour elle et dans le fond elle ne l’avait pas appelé sans savoir… Sous ses dehors durs et revêches, Adrian était « vraiment » un type bien. Elle n’aurait pas passé la nuit avec lui sans ça hein… Et si ça n’avait pas été de ses bons côtés, elle ne lui aurait pas dit non plus pour le bébé !

« S’il te plaît… »

Dernière petite supplique, probablement inutile mais bon… Elle avait besoin de son rebelle en blouson de cuir et à moto, là… Son chasseur de vampire qui pourrait peut-être chasser ces quelques humains massés à sa porte…

Adrian était souvent à cette heure soit en chasse, soit au terrain désigné de courses pour la soirée. C’était cette dernière activité qui avait eu la primeur, ce soir. C’est que depuis quelques jours, c’était mort niveau chasse. C’était quelque chose qu’il n’appréciait pas. Il ne croyait pas que tous les vampires de la ville se tenaient soudainement à carreaux, comme par magie. Il y avait forcément quelque chose en quelque part et il n’avait juste pas le temps de poser les yeux dessus avant que ça se termine. Non, il n’aimait pas ça du tout. Mais il n’allait pas passer ses soirées à rôder sans but dans la ville non plus. Ce n’était pas trop ses méthodes de chasse… Alors voilà. Il était en train de faire des courses en bonne et dû forme. Il en avait gagné une pour le moment et il se demandait si la suivante serait aussi simple ou s’il allait avoir besoin d’un peu plus de mordant pour la gagner, celle-là. Mais pour le moment, il allait déjà avoir droit à un bon petit pactole et ça, c’était de bon augure. Les paris étaient bons, ce soir.

Sauf qu’alors justement qu’il se dit que même s’il est tard, il pourrait continuer comme ça encore un petit moment, histoire de bien arrondir la fin de son mois, son cellulaire en décide autrement. Il a un bref regard pour l’écran, surpris de voir le prénom d’Evelyn apparaître. Il avait cru comprendre qu’elle ne l’appellerait pas pour ses courses et autres petites choses, vu la fierté qu’elle avait démontré lors de leur dernière rencontre… Alors il était un peu surpris, quoi.

« L’appel du pamplemousse était trop fort ? », demande-t-il en guise de salutations avant même qu’elle ait le temps de parler. Mais lorsqu’il entend sa voix, brisée et effrayée, son cœur s’enfonce dans sa poitrine. Forcément, il pense aussitôt à ces damnés vampires et demande précipitamment : « Tu t’es injectée, ce soir ?! »

Il n’était pas idiot et savait que ça ne changerait pas « tout ». C’est qu’un vampire restait un homme, se croyant souvent tout permis et ayant plus de capacités qu’un simple mortel… Alors que Evelyn restait une très belle femme… Mais elle lui parle de « types ». Il fronce les sourcils en entendant les coups à la porte, les sifflements et les propos gras, maintenant qu’il y fait attention. Il glisse son cellulaire dans une poche, enfile son casque et bascule le bluetooth pour continuer la conversation dans son casque. Une merveille de technologie offerte par son frère et qu’il bénissait présentement.

« Eh, t’inquiète. Je suis pas loin de chez toi en plus. J’arrive. », assure-t-il tout en mettant déjà plein gaz. Dieu merci, il avait déjà récupéré son fric… Peu importe la soirée coupée court, à présent. Il laisse Evelyn raconter. Le son de sa propre voix devait en plus la rassurer. Il comprenait. « J’arrive. T’inquiète. »

Et s’il reste avec elle au bout du fil, Adrian ne parle néanmoins plus, se concentrant sur la route et refaisant la carte de Séoul dans sa tête pour arriver à bon port. Il n’était jamais allé chez Evelyn, mais savait où elle habitait. Et la trouver une fois dans le bloc appartements n’est pas compliqué puisque ces singes sont encore là à faire la fête devant sa porte comme des mâles en chaleur. Il coupe la communication sans rien dire, retirant son casque. Penchant légèrement la tête sur le côté, il observe un moment la scène. Ça le dégoûtait net…

« Eh, les clowns. », appelle-t-il, railleur, de mauvaise humeur aussi.

Il arque un sourcil alors que des regards moqueurs se posent sur lui… et son regard se durcit davantage si possible alors qu’ils réussissent déjà à sortir le mot interdit. Mignon… Il s’approche pour être au centre du petit groupe, calme. Il s’agissait clairement d’un calme surjoué, parce qu’il bouillait présentement… D’ailleurs, il est évident que quand il commence à bouger, ces idiots ne comprennent même pas ce qui est en train de se produire. Il lance violemment le casque à la gueule d’un d’entre eux alors que son coude part dans un même mouvement dans l’estomac de l’autre. Il attrape la bouteille du troisième pour la fracasser sur la tête de celui qui avait reçu le coup de coude et qui revenait à la charge. Ses mouvements sont rapides, brefs et efficaces. Il savait comment se battre, il ne dépensait pas d’énergie pour rien… C’est qu’il avait affaire à bien plus coriace que ces imbéciles en temps normal.

Le tesson de la bouteille qu’il tient à la main vient érafler la joue du seul qu’il n’avait pas encore touché. Et quand il donne un bon coup de pied dans le ventre de celui qui avait reçu son casque, il constate qu’ils sont deux à être au sol. Il n’y était pas allé de main morte. Son regard se pose sur le type en face de lui, qui ne savait plus trop quoi faire.

« Fais pas le con. J’t’ai laissé en relativement bon état pour que tu ramènes ces deux connards loin d’ici. Alors fais donc… », marmonne Adrian, lançant un regard sombre au type. « Vous êtes même pas des hommes pour vous attaquer comme ça à une femme. En groupe en plus. Vous essayez de faire croire que vous avez des couilles à qui, exactement ? »

Sur ce, il donne un bon coup de pied au cul du dernier mec pour qu’il s’active à ramener ses potes ! Ce n’est que lorsqu’ils sont loin de sa vue qu’il vient toquer à la porte d’Evelyn, non sans avoir récupéré son casque. La porte s’ouvre lentement. Il comprenait sa peur, hein… Alors il ne traîne pas dans le couloir et entre. Elle savait bien qu’il ne ferait rien, non ? Plutôt que de l’agresser, pour sa part, il ignore son triste état et, après avoir posé le casque au sol, l’attire dans ses bras pour la serrer fortement contre lui. Là… C’était terminé…

Lorsqu’on lit une feuille de chou qui parle d’une agression… Un thread sur un forum, sur u réseau social… Ou qu’on l’entend à la télé, on croit toujours savoir ce qu’on ferait et c’était toujours quelque chose d’assez badass. Evelyn pouvait être une grande gueule avec pas mal de caractère alors elle s’imaginait souvent se débarrasser d’un type dégueu à l’aide de quelques phrases bien placées, ce genre de truc. Mais le fait est que confronté à ce genre de situation on était souvent ramené à ce qu’on était au fond de soi. Et là, Evelyn se sentait faible et impuissante. Le nombre lui avait fait peur et le contexte aussi. La rue, au milieu de la nuit… Bref. Elle se sentait à la fois honteuse et en colère. Et elle était d’autant plus en colère qu’elle savait bien que ce n’était pas elle de se sentir honteuse normalement…

Bref. La blague d’Adrian aurait vraiment pu la faire rire dans une autre circonstance. Mais ce soir le moment n’était malheureusement pas propice aux plaisanteries et rien qu’à sa voix impérieuse, Evelyn sait qu’Adrian l’a compris en un éclair. Elle bredouille une confirmation pour ce qui était de la Crysalis. Elle se montrait prudente à ce sujet et c’était d’autant plus facile qu’elle avait gagné plusieurs mois de Crysalis à la fin du mois de janvier.

Il a des mots qui rassurent, un timbre de voix qui rendent ce qu’il dit encore plus palpable et ça Evite à Evelyn de fondre à nouveau en larmes. Hormones aidant, elle avait du mal à contenir ses émotions là !

C’est lorsque les cris et le tambourinage à la porte cesse qu’Evelyn ose finalement approcher de la porte. Adrian avait raccroché, elle supposait qu’il était là… Doucement, au cas où, Evelyn s’était avancée jusqu’à sa porte d’entrée, collant son œil au judas pour voir ce qui se passait dans le couloir. Lorsqu’elle le fait c’est pour voir Adrian au milieu de la bagarre, usant d’une habilité rare (en tout cas à son avis). Il affrontait le groupe sans peur et très vite les trois compères avaient cessés de rire.

Evelyn avait sursauté en faisant plusieurs pas en arrière lorsqu’un des hommes avait heurté sa porte dans la bagarre… Et lorsqu’on frappe à nouveau, Evelyn ouvre mais avec une très grande prudence, juste pour être sûre de ne pas ouvrir à n’importe qui. La chaîne est ôtée, la porte ouverte… Et rapidement Evelyn se retrouve dans l’étreinte chaude et rassurante du motard. Elle lui rend cette étreinte puissance mille, le serrant aussi fort qu’elle le peut, même si ça ne devait pas ressembler à une force très importante pour Adrian ! Son nez se niche immédiatement dans le cou d’Adrian, y retrouvant les arômes qui lui étaient propres et elle n’hésite pas à le coller à même sa peau pour en avoir davantage !

C’est après quelques minutes qu’elle ose finalement s’extirper de sa présence pleine de chaleur et de réconfort, retrouvant assez d’aplomb pour enfin ouvrir la bouche.

« Merci. Merci de tout mon cœur. Ils m’ont fait tellement peur. C’est la première fois que quelque chose comme ça m’arrive… »

Et même si ça l’agaçait et que ça s’entend sûrement lorsqu’elle le dit :

« Je me sens tellement honteuse. »

Son regard remonte sur celui d’Adrian et son amande si particulière, si belle.

« Comment est-ce que tu te sens ? Tu as pris un coup ? Montre-moi. »

C’était bien le minimum qu’elle puisse faire hein ! Et puis répondre à ses instincts un peu « maternelles » même si le mot n’était pas adéquat avec cet homme, l’aidait en tout cas à se ressaisir un peu.

« Après coup je me suis dit que tu étais peut-être très occupé… Ou dans une situation dans laquelle prendre cet appel aurait pu te mettre en danger… »

Adrian lui avait expliquer chasser des vampires et pas les plus doux d’entre eux quoi…

Et puis finalement, avec un trémolo dans la voix qui promettait quelques larmes nouvelles, Evelyn déclare de manière un peu catastrophée :

« Et en plus tu m’as donné envie de pamplemousse et j’en ai plus… ! »

Décidément, cette soirée était une soirée de merde ! heureusement Adrian et là… Alors s’approchant à nouveau pour le prendre dans ses bras, elle demande :

« Tu restes ici ce soir ? »

Si jamais ils revenaient !

Adrian n’était pas un homme de beaucoup de mots, aussi n’est-il pas mal à l’aise alors qu’un temps de silence entre eux s’installe longuement. Il la sent contre lui, petite et tremblante. Son parfum suave s’invite jusqu’à ses narines et, il s’agit peut-être d’une pensée fort machiste, mais il se demande comment on peut vouloir faire mal à une femme aussi inoffensive. On pouvait arguer que ce genre de types n’avaient pas vraiment de quoi se mettre sous la dent naturellement, mais ils ne pouvaient s’en prendre qu’à eux-mêmes et à leur comportement merdique. Alors l’un dans l’autre… Bref. La voix de la chanteuse se fait entendre, quelques mots prononcés d’une façon d’abord chancelante, puis prenant un peu de vigueur au fil des syllabes, comme si elle se donnait elle-même un coup de fouet mental.

« Normal. », assure Adrian à propos de la peur qu’elle avait eu. Peut-être de la façon dont il avait accouru, aussi. Quel mec pouvait raccrocher d’un tel appel et aller dormir sur ses deux oreilles sans relever ? Par contre alors qu’elle assure être honteuse, il secoue négativement la tête. Il l’éloigne juste assez pour la voir, les mains sur ses épaules, plongeant son regard dans le siens tout en assurant : « Ce sont eux qui devraient avoir honte après ce qu’ils viennent de faire. Franchement, ça n’a vraiment pas de classe. Faut être taré. »

Il pensait chaque mot qu’il disait, à défaut de les avoir pesés avant qu’ils ne sortent. Il reprend une certaine distance lorsqu’elle s’enquiert de lui toutefois, balayant l’air d’une main tout en la relâchant, faisant quelques pas vers l’arrière. Comme d’habitude, il était décontracté. Il avait peut-être pris un coup par-ci, par-là, mais franchement…

« Je suis habitué à des adversaires bien plus coriaces. », assure-t-il. Et c’était vrai, n’en déplaise à ceux qui auraient aimé lui faire remarquer qu’il se la pétait un peu. Il avait encore de bons arguments à son actif pour le faire, non ? « T’inquiète. Si j’avais été dans une sale situation, j’aurais pas pris l’appel. Je suis quand même content que ça n’ait pas été le cas. »

Rater cet appel… il s’en serait voulu s’il avait su ensuite ce qui s’était passé. Par contre, cette histoire de pamplemousse le prend complètement au dépourvu ! Surtout que jusque-là, Evelyn faisait quand même bonne figure, quoi ! Mais là, les larmes semblaient être le point de déborder et le jeune homme ouvre la bouche… puis la referme… puis l’ouvre à nouveau avant de la refermer sans rien dire ! Il ne savait vraiment pas quoi ajouter à ça !

« Heu… », commence-t-il lentement, cherchant de toute évidence une solution, si seulement il y en avait pour quelque chose du genre. En tout cas, ça lui fait baisser le regard sur le ventre qu’il trouve encore bien plat d’Evelyn, mais que sait-il de la grossesse, hein ? « Je peux aller t’en chercher dès que le marcher va ouvrir… ou aller voir chez mon frère s’il en a… »

Il n’en avait plus, lui. Il est surpris quand elle revient contre lui, mais se détend rapidement. Ses bras enveloppent la petite silhouette féminine et mature et il a un « hm » d’approbation aux lèvres.

« Ok. Je reste… », convient-il finalement. De toute façon, sa soirée était terminée. « Ça va toi ? Et… le p’tit ? »

Elle n’était pas tombée ou quoi ?